Les chantiers sur les monuments historiques fleurissent en ce moment à Lille. En effet, l'opération « Lille 2004, capitale européenne de la culture » a suscité un afflux de crédits exceptionnels : l'Etat, le conseil général du Nord apportant chacun 3,4 millions d'euros pour la réhabilitation de bâtiments classés ou non, mais offrant un intérêt patrimonial majeur. Beaucoup d'opérations sont déjà lancées, mais pas toutes, ce qui fait craindre à certains que la date limite de 2004 ne soit pas tenue. La ville doit, notamment, lancer la restauration du Palais Rameau, et la direction régionale des affaires culturelles (Drac) des tranches importantes de travaux sur les églises lilloises Saint-Maurice, Sainte-Catherine et Sainte-Marie-Madeleine. Pour le compte du conseil général du Nord, la SEAM Euralille lance, de son côté, la restauration de la Porte de Roubaix.
Or, les carnets de commande des entreprises sont déjà bien remplis. Les appels d'offres infructueux se multiplient. « Il devient très difficile d'attribuer des lots de menuiserie, de charpente ou de serrurerie », dit-on à la cellule travaux de la conservation régionale des monuments historiques. Il est vrai que les entreprises aptes à intervenir sur ces chantiers particuliers ne sont pas légion.
Par ailleurs, de grosses opérations concernant des monuments historiques, décidées récemment, vont être lancées. C'est le cas de la restauration de la tour abbatiale de Saint-Amand, où 10 millions d'euros de travaux sont prévus sur sept ans. D'autres dossiers importants se préparent : le choeur de l'église Notre-Dame de Calais, dont le magnifique retable en pierre et albâtre doit faire l'objet d'interventions lourdes, pour un montant d'environ 6 millions d'euros d'après les premières études. A Boulogne-sur-Mer, des études préalables ont également été menées, début 2002, pour la restauration des remparts et du château, d'une part, et de la basilique Notre-Dame, de l'autre. Enfin, l'étude préalable sur un projet de réutilisation de la villa Cavrois va être bientôt achevée. Il s'agirait d'y créer un musée de l'architecture du XXe siècle. Mais aucune collectivité locale n'a manifesté l'intention de s'intéresser à ce projet...
Comment financer tous ces projets ?
Comment tous ces projets pourront-ils être financés ? L'enveloppe de crédits attribuée aux services du ministère de la Culture dans la région, pour financer les travaux sur les bâtiments régionaux classés ou inscrits, est toujours aussi faible : 4 millions d'euros en 2002, contre 4,2 millions en 2001... Ce qui est bien peu au regard des besoins d'intervention, même si les collectivités locales abondent ces crédits.
PHOTO : La restauration de la tour abbatiale de Saint-Amand va être le plus important chantier de monument historique de la région Nord-Pas-de-Calais à partir de 2003
