Nord-Pas-de-Calais : un anneau de mémoire pour les soldats de la Grande Guerre

L’architecte Philippe Prost a conçu un immense anneau de béton permettant d’inscrire les noms des 600000 soldats tombés dans le Nord-Pas-de-Calais lors de la première guerre mondiale. Un mémorial financé par la région et installé aux abords de la Nécropole nationale Notre-Dame de Lorette.

Avec le Louvre à Lens, c’est probablement l’ouvrage le plus important porté par Daniel Percheron, le président du Conseil régional Nord-Pas-de-Calais, professeur d’histoire et élu du bassin minier. Ce symbole de la réconciliation veut mettre sur un strict pied d’égalité, par ordre alphabétique, tous les noms des soldats tombés lors de la première guerre mondiale, quels que soient leurs nationalités, leur camps, leurs religions ou leurs grades. La surface nécessaire pour inscrire les 600000 noms est estimée à 1350 m2, selon le typographe associé à Philippe Prost pour l'occasion, Pierre di Sciullo. Une première contrainte pour l'architecte ajoutée à celle imposée par l'ABF de ne pas dépasser en hauteur les stèles de la Nécropole, « le mémorial ne doit pas lui voler la vedette », assure l'architecte.

L'anneau s'impose vite pour satisfaire à ces contraintes. « Il permet également de répondre symboliquement à la dimension fraternelle du mémorial », précise Philippe Prost (*). Le cercle devient ellipse sur cette parcelle en pente de 22000 m2 afin d'assurer un double accès, par la Nécropole en haut et un chemin de randonnée en bas. La structure de 232 voussoirs de béton fibré à ultra-haute performance (BFUP) de 3,50 mètres de haut et 1,50 mètre de large formera un périmètre extérieur de 345 mètres. En raison de la pente, un tiers de la structure sera en porte-à-faux « rappelant que la paix demeure toujours fragile ». L'effet est assuré grâce « aux 84 voussoirs précontraints formant une poutre fondée sur pieux », détaille Jean-Marc Weill de C&E Ingénierie. La surface centrale de 6800 m2 est végétalisée, « avec un fleurissement plus important sous le porte-à-faux de coquelicots, bleuets ou marguerites », précise le paysagiste David Besson-Girard.

A raison de 1000 noms par panneaux de 3 mètres de haut et 75 cm de large, il en faudra 600 pour que tous les soldats tombés dans la région puissent être honorés. Ils seront disposés de façon régulière à l'intérieur des voussoirs. Des matériaux et techniques de gravures seront testés, avec une solution qui tient la corde pour la rapidité d'exécution et l'économie de moyens : la fonte d'aluminium en support et un sablage pour l'inscription des noms.

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