Dix milliards de francs : tel est, semble-t-il, l'objectif commun du préfet de région, Rémy Pautrat, et des élus du Nord-Pas-de-Calais, pour le montant de la participation de l'Etat dans le futur contrat Etat-région. Rappelons que celui-ci s'étalera sur sept années (2000-2006), contre six années pour le précédent.
Lors du Ciadt de juillet dernier, une première enveloppe de 8,375 milliards de francs a été décidée par l'Etat pour la région. L'enjeu, désormais, est donc d'obtenir une enveloppe complémentaire de l'ordre de 1,7 milliard de francs. C'est l'objet des intenses négociations en cours entre les services de l'Etat et le conseil régional. Dès à présent, il apparaît que le 4e contrat de Plan présentera, en Nord-Pas-de-Calais, des orientations nouvelles.
Les programmes routiers, axe majeur du précédent contrat de Plan, sont nettement en baisse dans la première enveloppe de 8,3 milliards de francs. Rappelons que l'Etat devait apporter 1,7 milliard de francs sur 1994-1999 pour les projets routiers, ce qui, avec les apports financiers des collectivités locales, représentait un montant global de 4,3 milliards de francs (80 % de cette somme a finalement été consommée).
Or, un plafond de 700 millions de francs seulement est prévu pour les routes sur 2000-2006. C'est tout à fait insuffisant, aux yeux des élus locaux et de Michel Delebarre, qui veut obtenir le doublement de cette somme. Il est vrai que 700 millions seront tout juste suffisants pour terminer les grandes opérations déjà lancées, telles la liaison A16-port de Boulogne, l'élargissement de la RN 41, la liaison Douai-Valenciennes, les opérations en cours dans le Valenciennois et la Sambre, ou le contournement d'Arras. Alors que se pose avec acuité le problème de l'élargissement de l'A25, d'Armentières à Lille, et de la réfection de l'A25 dans les Flandres.
En revanche, l'éventuelle réalisation de l'A 24 (ou A1 bis) se fera hors contrat de plan, l'hypothèse d'une autoroute concédée est plus que probable. A l'inverse, les infrastructures ferroviaires seront bien dotées (voir ci-dessous). La ligne aménagement du territoire est également bien fournie avec 1,2 milliard de francs. Cette ligne financera notamment les projets de réhabilitation des friches, de retraitement des routes dans le bassin ex-minier (crédits Girzom). A noter, enfin, le poids du Plan U3M (1,056 milliard de francs), qui devrait bénéficier à l'achèvement des projets universitaires. Il reste donc à cerner les projets qui justifieront la deuxième enveloppe. L'Etat et la région ont défini les priorités : le bassin minier, le réseau interportuaire, le sud du département du Nord, la métropole lilloise, et le développement des nouvelles technologies de communication.
La région se déclare prête à apporter 1 franc pour 1,69 franc venant de l'Etat, ce qui porterait le montant des fonds contractualisés à 17 milliards de francs,
probablement pas avant le début 2000, les partenaires reconnaissant qu'une signature dans les délais actuels, soit en fin 1999, est peu vraisemblable.