Au sud de Nîmes (Gard), le site des pépinières Pichon, à l'abandon depuis une trentaine d'années, va refleurir. Sous la maîtrise d'œuvre des agences Alep (mandataire) et Kern + associés (urbaniste, architecte), elles vont se transformer en une coulée verte de 1,5 km. « Nous avons voulu rouvrir le lieu et permettre aux Nîmois de se l'approprier tout en valorisant des espèces végétales remarquables », déclare Julien Plantier, adjoint au maire en charge de l'urbanisme.
Implanté dans la plaine, au sud d'une diagonale longée par le Vistre, le futur parc Jacques-Chirac sera le pendant du bois des Espeisses, vaste forêt de 80 ha située au nord. Le cadre en béton qui couvre en partie le fleuve sera d'ailleurs détruit pour révéler l'eau. « Ces deux espaces, à première vue opposés, sont fortement liés par l'eau, par leur ancrage dans l'histoire nîmoise et désormais par leur ouverture sur la ville », note le paysagiste Philippe Deliau d'Alep.
Aménagé au cœur d'un environnement urbain, le parc participera à lutter contre les îlots de chaleur et à préserver la biodiversité. Dans une approche naturaliste, certaines zones resteront en friche ou en libre évolution. Dans la même optique, trois des 14,5 ha seront fermés au public.
« Le génie du lieu est fondamental. En écho à la via Domitia [voie romaine qui traverse Nîmes, NDLR], nous avons conçu un grand mail longé de part et d'autre de poches offrant des ambiances végétales différentes », poursuit Philippe Deliau. Ce dernier s'est d'ailleurs associé à la botaniste Véronique Mure pour réaliser un fin travail de recensement de la flore valorisée à l'instar d'un peuplement de bambous géants ou de l'alignement de haies. De la même manière, seront mis en scène les serres et bâtiments existants. Par exemple, l'ancienne station de pompage deviendra une aire de jeux et une vigie dominant les jardins. A l'entrée nord, les serres se transformeront en jardin d'hiver propice à différents usages : buvette, espace de cowor-king, restaurant…
Continuité du nord au sud. Pour assurer la continuité du nord au sud, l'équipe de maîtrise d'œuvre a proposé de rehausser le tunnel sous la 2 x 2 voies qui traverse le site d'est en ouest. « Avec le bureau d'études Egis, nous avons fait le pari que soulever la route à cet endroit permettrait de créer un déversoir limitant les risques dans cette zone inondable », explique l'architecte François Kern. La signalétique imaginée par le graphiste Jean-François Petroff et la mise en lumière conçue par Concepto parachèveront la mue du site.
Après de longues procédures, la municipalité, qui prévoit un investissement de 19 M€ TTC, en est désormais propriétaire. Une fois obtenus les autorisations administratives et le permis d'aménager, elle espère commencer les travaux à l'automne 2024 pour une livraison en 2026.