Nicolas Hulot renonce à la présidentielle mais pas à son pacte écologique

L'animateur écologiste a annoncé lundi qu'il n'était pas candidat à la présidentielle et qu'il ne soutiendrait personne pendant la campagne. Il a choisi de "faire confiance à la parole des candidats" dont la majorité a signé son pacte.

Ce "Pacte pour l'écologie" que Nicolas Hulot veut maintenir au centre de la campagne présidentielle décline dix objectifs "incontournables" et cinq "propositions concrètes".

Préparé à partir des reflexions de plus d'une vingtaine d'experts, le texte avait été signé par 501.740 personnes lundi à la mi-journée, selon l'équipe Hulot. Détails.

DIX OBJECTIFS:

- Promouvoir une logique de durabilité, réduire la consommation et la production de déchets

- Priorité à l'efficacité et à la sobriété énergétique

- Réformer la politique agricole

- Contenir l'étalement urbain et rapprocher lieux de travail et d'habitation

- Réduire les transports grands consommateurs de pétrole (et gros émetteurs de gaz à effet de serre), routiers notamment.

- Supprimer les subventions publiques aux activités dégradant l'environnement

- Protéger la biodiversité en intégrant la préservation du patrimoine naturel aux stratégies globales de développement

- Evaluer le poids des dégradations environnementales sur la santé et prévenir, plutôt que guérir

- Faire de l'environnement un moteur pour la recherche et l'innovation

- Donner au défi écologique une priorité diplomatique

CINQ PROPOSITIONS "techniquement et juridiquement applicables" en France dès le début du mandat présidentiel en mai 2007:

1/ Un poste de vice-Premier ministre pour placer le développement durable au sommet de l'Etat

Constat: "Aucune des propositions jointes ne peut être mise en oeuvre dans la structure gouvernementale en vigueur".

But: Passer au prisme de l'environnement l'ensemble des politiques publiques et nouvelles lois.

2/ Instauration d'une "taxe carbone" sur les émissions diffuses (transport, logement, industrie) de gaz à effet de serre.

Constat: le climat, pas plus que les réserves en hydrocarbures (85% des approvisionnements énergétiques mondiaux), ne supporteront longtemps le rythme de consommation de pétrole, gaz et charbon.

But: payer plus cher l'énergie pour réduire volontairement la consommation avant d'y être contraint.

Nicolas Hulot plaide pour un "bouquet énergétique" faisant appel aux renouvelables, mais considère que sortir du nucléaire sera complexe et coûteux et qu'un arrêt brutal risquerait d'augmenter le recours aux énergies fossiles.

3/ Réformer les subventions agricoles pour encourager une agriculture de qualité.

Constat: les aides agricoles coûtent cher à l'Europe (9,5 mds d'euros) et à la France (2,5 mds), encouragent des pratiques intensives et maintiennent les producteurs dans la dépendance.

But: les réorienter progressivement vers l'agriculture biologique, labellisée, maraîchère, en lui ouvrant le marché de la restauration collective (2,6 milliards de repas par an en cafétéria, cantines...) sur des critères de qualité et de proximité.

4/ Rendre le débat public systématique sur toutes les politiques de développement:

But: associer systématiquement les citoyens en amont au débat public "sans les substituer aux élus".

5/ Une grande politique d'éducation nationale à l'environnement:

But: dispenser un enseignement de base en écologie et créer un corps d'Etat du développement durable.

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