Un centre culturel qui sortira de terre en 2002, la rue commerçante totalement «relookée», un nouveau carrefour pour maîtriser la circulation dans une ville qui souffrait du transit... Neufchâteau découvre les premiers résultats de son projet global de développement, adopté en 1995.
Etabli avec l'aide du bureau d'études nantais Conseils & Etudes urbaines (CEU), recruté par concours début 1994, il a pour objectif de faire de la sous-préfecture (8 000 habitants) le pôle urbain de la plaine des Vosges, constituée de villages et de bourgs. Pendant toute l'année 1994, l'urbaniste Patrice Carudel a analysé l'existant en s'appuyant sur les forces vives (milieu associatif, commerçants, artisanat, industrie, administrations). En collaboration avec la ville, il a organisé des réunions autour de trois thèmes : l'économie, le tourisme, et les actions urbaines et paysagères. Parallèlement, il a effectué des sondages auprès des habitants. Une fois les données récoltées, CEU a présenté trois scénarios pour un projet global de développement. Le maire, qui briguait alors son second mandat, a remporté l'élection au premier tour avec 75 % des voix en retenant le plus ambitieux (75 millions de francs d'investissements), financé à l'aide d'une augmentation des impôts de 3 % par an. La démocratie participative à l'échelle d'une petite ville rurale a payé à nouveau en 2001 : Jacques Drapier a été réélu.
Le projet de CEU mettait en avant le patrimoine bâti, qui date pour une large part de la Renaissance. Il a ainsi suscité un secteur sauvegardé de 670 immeubles répartis sur 53 hectares, institué par l'arrêté interministériel du 22 avril 1999. De même, trois Opah ont été lancées à partir de 1997. « Nous avons créé une dynamique, et mis fin à la vacance qui touchait 150 logements en 1996 », explique Patrick Cabley, directeur des affaires techniques à la mairie.
Tenant compte du patrimoine touristique avec notamment la proximité de Domrémy, le village natal de Jeanne d'Arc, et des vestiges archéologiques romains à Grand, le projet lançait également l'idée d'une base de loisirs, actuellement en cours d'études au sein de la communauté de communes. Elle préconisait la construction d'une zone d'activités commerciales et la redynamisation du centre-ville. L'architecte nancéien André Vaxelaire a ainsi réaménagé en 1998 la rue de France.
En termes de paysage, CEU a proposé de réaliser une coulée verte le long de la Meuse et du Mouzon, et suggéré de créer des passages piétons pour mieux intégrer les deux rivières qui traversent Neufchâteau. L'acquisition des parcelles nécessaires au projet est en cours. Le centre culturel, dont la livraison est prévue en 2002, constitue un exemple de besoins révélés par un sondage auprès de la population. Il sera construit le long du Mouzon, à l'entrée de la vieille ville, pour la relier au quartier HLM de la Maladière, 500 logements isolés au sud, de l'autre côté de la rivière.
« Nous ne réaliserons pas toutes les actions proposées par le projet global de développement. Mais cet outil définit nos grands axes. CEU, qui a terminé son travail en 1996, nous a aidés à formaliser des besoins. Nos capacités financières, soit un budget d'investissement de près de 12 millions de francs, ne nous permettent pas non plus de tout mener de front. Nous prendrons notre temps », conclut Patrick Cabley.
PHOTOS PLAN :
Neufchâteau veut devenir le centre d'une région constituée de bourgs et de villages.
Le plan fait apparaître les grandes lignes du projet de développement. à gauche, les rues du coeur de ville ont été réaménagées. ci-dessous, la maquette du centre culturel, dont la livraison est prévue pour 2002.
