Nantes veut rendre ses terres fertiles

Sols -

 

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Des tests de plantations de végétation issue du patrimoine génétique local seront réalisés sur le site de Transfert.

C'est le dernier des grands projets d'aménagement de la métropole nantaise, et probablement le plus ambitieux dans sa volonté de construire une « ville nature ». Face à l'île de Nantes, l'opération Pirmil-Les Isles entend reconquérir les berges sud de la Loire sur 58 hectares à cheval entre les villes de Bouguenais, Nantes et Rezé. Sur ce territoire fragmenté et devenu stérile par le déversement de tonnes de sable pour combler les bras de la Loire afin d'y héberger les fonctions servantes de la ville (zones commerciales et d'activités, abattoirs, petite industrie… ), Nantes Métropole Aménagement ambitionne de densifier à la fois la ville et la nature. Sont prévus 3 300 logements, 100 000 m2 de bureaux, commerces et équipements… mais aussi 14 000 arbres sur l'espace public dans les dix ans, et 50 000 à terme, soit sept par habitant, contre 0,5 aujourd'hui.

Vision globale. L'arbre est vu ici comme un outil paysager et climatique. « L'un des objectifs est de retrouver une continuité en bord de Loire par la création d'un grand parc fluvial, mais aussi de mettre en place une véritable stratégie de canopée pour lutter contre les îlots de chaleur », explique l'architecte et urbaniste Frédéric Bonnet (Obras), chargé du projet urbain aux côtés d'Artelia, D'ici là, Biotec, Zefco, RR & A et Ginger. Mais planter des arbres n'est pas tout. Encore faut-il que le sol soit fertile, ce qui n'est pas le cas à Pirmil-Les Isles. Le projet nécessiterait un apport de terre arable tel qu'il reviendrait à consommer 30 ha de surfaces agricoles. Impensable pour la paysagiste Sylvanie Grée (D'Ici là) qui, dans une logique d'économie circulaire, envisage à la fois la fertilisation des terres autour de l'idée d'une « usine à compost » locale et une renaturation sur des sols non fertiles. « Le sol est un héritage, qui va apporter une identité végétale particulière », explique-t-elle. Pour expérimenter certaines innovations et espèces adaptées au réchauffement climatique, un jardin-test de 4 000 m2 a été planté sur le sol sableux de Transfert, un lieu d'urbanisme culturel transitoire.

Au-delà de ces initiatives, Frédéric Bonnet estime que cette construction de la « ville nature » ne peut se faire qu'à travers une vision globale où la programmation, les modes constructifs, les usages ou encore les mobilités sont entièrement repensés. « Les choses évoluent. Ces deux dernières années ont permis d'amplifier les orientations d'origine du projet en divisant par trois la place de la voiture », assure-t-il.

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Date de réponse 10/10/2025