Nantes se rêve en "capitale verte de l’Europe"

Sur les 17 villes de plus de 200.000 habitants à postuler pour le titre de "capitale verte de l'Europe" actuellement détenu par Stockholm, il n'en reste plus que 6, dont Nantes, seule représentante française. Zoom sur quelques initiatives nantaises originales.

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Circulations douces à Nantes

Si Nantes n'a pas voulu des pelouses de l'Euro 2016 (la ville a refusé d'investir quelques 100 millions d'euros pour rénover le stade et accueillir trois ou quatre matchs de la compétition), la grande métropole de l'ouest pourrait se distinguer sur un autre terrain tout aussi vert : l'écologie. Car sur ce terrain, Nantes joue dans la ligue des Champions. C'est en effet un engagement environnemental de longue date qui pourrait bien être récompensé, en octobre prochain, par le titre très convoité de capitale verte de l'Europe pour 2012.

Circulations douces

"Nous n'avons pas attendu le sommet de Copenhague sur le changement climatique pour engager des initiatives innovantes en matière de développement durable", explique le maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault qui rappelle volontiers que sa ville a été la première à avoir relancé le tramway moderne, il y a plus de 20 ans. "A l'époque, nous avons eu des intuitions. Mais nous poursuivons ce travail sur les transports avec le développement du plan vélo, le Busway en site propre et les projets de Chronobus - un système à haut niveau de service avec des bus toutes les 8 minutes aux heures de pointe - et de tram-train entre Nantes et Châteaubriant, qui sera également une première" poursuit Jean-Marc Ayrault.

Politique de l'eau

Outre les transports, le jury de la Commission européenne devra se prononcer sur des politiques publiques allant de la gestion des déchets à la production de l'eau, en passant par le traitement des eaux usées, la qualité de l'air, les espaces verts, l'agriculture périurbaine, la pollution sonore... "Nous avons travaillé sur tous ces sujets" affirme Christian Couturier, vice-présent de Nantes Métropole en charge de l'assainissement et de la qualité des eaux. Et l'élu de détailler la politique de l'eau avec les trois contrats Neptune passés depuis 1994 avec l'Agence de l'eau Loire-Bretagne. "Nous avons d'abord investi 132 millions d'euros dans la première phase du programme qui a permis d'adapter le réseau d'assainissement aux besoins de l'agglomération et de construire de nouvelles stations d'épuration, puis de 1998 à 2003, nous avons mis l'accent sur la restauration hydro-écologique des milieux aquatiques pour un montant de 43 millions d'euros" explique-t-il. D'un montant de 90 millions d'euros, le programme Neptune 3 qui a pris fin en 2009 a notamment permis de mettre en place le service d'assainissement non collectif et de restaurer des milieux aquatiques".

Trame verte et bleue

Cette politique de l'eau s'imbrique avec d'autres actions menées autour de la notion de "trame verte et bleu" : travail sur les zones humides, continuités piétonnes (335 km inscrits au schéma directeur et 230 km aménagés ou programmés), gestion environnementale différenciée (sans pesticides) de 85% des 3366 ha d'espaces verts publics, création de trois forêts urbaines (sur 1.400 ha au total)...

Aujourd'hui, cette trame verte et bleue est une réalité. Au cœur de la ville, des corridors écologiques comme les cours d'eau, les haies, les talus... permettent aux espèces de se nourrir, se déplacer, se reproduire. Les premiers résultats se font déjà sentir. "Des traces de loutres ont été retrouvées sur l'île de Versailles, au cœur de l'agglomération se réjouit Jacques Soignon, le directeur du Service des espaces verts. Pour Jean-Marc Ayrault, ces signes - comme le retour des abeilles ou des hérons en ville - sont des "marqueurs" de la biodiversité. "Mon pari est de continuer à faire de Nantes une ville attractive explique-t-il. Et notre atout aujourd'hui, c'est la qualité de vie".

Nul doute que dans cette perspective, le prestigieux titre de capitale verte de l'Europe sera le bienvenue. Mais rien n'est gagné. Surtout que face à française, la concurrence est sérieuse. Malmö (Suède), Barcelone et Vitoria Gatez (Espagne), Nuremberg (Allemagne) et Reykjavik (Islande) sont les autres finalistes. Verdict en octobre prochain à Stockolm, actuelle capitale verte de l'Europe.

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