Les maires bâtisseurs n’auraient-ils plus la cote ? Nul grand projet de construction dans les programmes des différents candidats lillois. Mais une succession de « petits » chantiers pour un aménagement urbain plus écologique.
Végétalisation
Végétalisation des places et des grands boulevards, plantation de forêts urbaines, création de miroirs d’eau, etc. Le vert et le bleu colorent les cartes figurant le « Lille dans dix ans » des six candidats à la mairie. Qui comptent profiter des deux grandes opérations à venir menées par l’Etat — un nouveau Palais de Justice aux abords du Vieux-Lille et une nouvelle cité administrative au sud de la ville — pour initier la transformation d’une partie du périphérique en boulevard urbain.
Mobilité douce
L’affichage écolo apparaît encore plus flagrant au chapitre mobilité. Avec de grands gagnants : les cyclistes ! Pistes sécurisées, autoroutes cyclables, réseau vélo express… Si le candidat élu, quel qu’il soit, tient ses promesses, Amsterdam n’aura qu’à bien se tenir. Tous les candidats ont également intégré la décision métropolitaine de prolonger la ligne 1 du métro et de construire cinq nouvelles lignes de tramway d’ici 2030. Seul le parcours diffère. Alors que la maire sortante Martine Aubry ainsi que Marc-Philippe Daubresse, sénateur LR, souhaitent un tramway contournant la ville, Violette Spillebout, l’ex-directrice de cabinet de Martine Aubry, devenue sa rivale LREM, et Stéphane Baly pour les Verts prônent un tracé traversant le centre. Le tram figurera donc au menu des tractations pour les ralliements d’entre deux tours.
Aménagement de la friche Saint-Sauveur
Mais moins que l’autre dossier qui, à Lille cristallise de manière parfois irrationnelle, toutes les oppositions : le devenir du site Saint-Sauveur. Sur cette friche de 46 terrains de football en plein centre-ville, rachetée à la SNCF en mars 2017, Martine Aubry propose un écoquartier mixant logements, bureaux, et équipements collectifs (gymnase, école, piscine olympique, etc.). Fidèle au credo qui l’anime depuis sa première élection en 2001 : densifier autour des transports collectifs et développer des « quartiers-villages » multifonctions. Mais à l’heure où Lille bat des records de pollution aux particules fines, le projet a suscité l’ire de plusieurs associations. Les travaux sont aujourd’hui à l’arrêt en raison d’un recours au tribunal administratif. Une aubaine pour les challengers à la mairie qui se sont engouffrés dans la brèche pour vilipender une Martine Aubry « bétonneuse ». De manière un peu surjouée. Car excepté les Insoumis qui rêvent « d’un parc géré en coopérative citoyenne », tous les autres candidats valident dans leurs programmes l’idée d’un quartier mêlant bâtiments et espaces verts. Bâtisseurs quand même donc, mais sans le dire trop fort.
Les candidats
Martine Aubry (PS)
Stéphane Baly (EELV)
Marc-Philippe Daubresse (LR)
Violette Spillebout (LREM)
Julien Poix (LFI)
Eric Cattelin-Denu (RN)