Municipales 2020 à Toulouse: la ville rose repeinte en vert ?

Douze listes se livrent bataille dans la course au Capitole, mais c’est le maire sortant, Jean-Luc Moudenc (LR et LREM) qui fait pour l’heure la course en tête dans les sondages. Profitant notamment de la dispersion de la gauche, il est donné, selon l’Ifop, largement gagnant au premier tour avec 41 % d’intention de votes devant l’élu écologiste Antoine Maurice (EELV et LFI) crédité de 25 % ; Nadia Pellefigue, la vice-présidente de la région Occitanie (soutenue par le PS et le PRG), créditée de 14 %, et l’ancien maire Pierre Cohen (Génération.s), de 7,5 %. Même chose au second tour en cas de triangulaire ou d’union de la gauche. Des prévisions face auxquelles le candidat sortant veut rester prudent, « ne tombons pas dans le piège des sondages, il y a six ans, Pierre Cohen était donné gagnant et à la fin… il a perdu ! » a-t-il réagi sur son compte Facebook. La campagne se joue donc sur le terrain et sur des thèmes fortement poussés par les challengers et opposants à la majorité en place.

Sous les pavés de l’herbe

Critiqué pour son manque d’ambition en matière d’écologie, le maire sortant a « verdi » son programme ces derniers mois avec l’annonce de la plantation de 100 000 arbres, le dégoudronnage de 20 hectares d’espace public ou encore le doublement de la superficie d’espaces verts protégés au PLUIH. Face à lui, Nadia Pellefigue promet de faire de son mandat celui de la « bascule écologique » en réduisant de 50 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, en rénovant 8 000 logements par an en haute performance énergétique et 15 000 en rénovation légère d’ici la fin du mandat. Antoine Maurice propose, quant à lui, la création d’une « autorité organisatrice du défi climatique » et un « plan climat » qui vise les mêmes objectifs : une diminution significative des émissions de gaz à effet de serre.

Haro sur la voiture

Le record ne fait pas rêver… Toulouse a été en 2019 la deuxième ville la plus embouteillée de France (après Paris) et les Toulousains ont passé l’équivalent de six jours coincés dans les bouchons, a mesuré Tom Tom, le fabricant de GPS. Pas étonnant donc que tous les candidats se soient saisis de la question. La 3e ligne de métro, promesse de campagne de Jean-Luc Moudenc en 2014 annoncée pour 2025, est présentée comme LA solution antibouchons par ce dernier. Si son adversaire Nadia Pellefigue ne la remet pas en question, elle veut aller plus loin avec la prolongation du téléphérique vers le terminus de Basso-Cambo, la création de « portes de Toulouse », comme des hubs équipés de parking relais et reliés aux transports en commun ; ainsi que l’instauration de navettes propres sur le périphérique. Pierre Cohen, veut quant à lui remettre le tramway au centre du jeu en achevant le tronçon entre la gare Matabiau et le palais de Justice. Antoine Maurice promet la création d’un réseau vélo express dont le coût est estimé à 250 millions d’euros.

Encadrer les loyers

Les logements, voilà le troisième grand sujet de la campagne à Toulouse qui doit résoudre l’équation de loger 5 000 nouveaux habitants par an (Insee) face à un marché de l’immobilier qui ne cesse d’augmenter. Si la piste de l’encadrement des loyers a été abandonnée par l’équipe en place d’autres y sont favorables avec, pour Antoine Maurice, l’instauration d’un registre qui obligerait les propriétaires à déclarer leurs revenus et l’organisation d’un vote d’initiative citoyenne pour acter une baisse des loyers de 2 % par an. Franck Biasotto (Modem) ex-adjoint au logement et dissident de l’actuelle équipe Moudenc, mise, lui, sur l’accession à la propriété via le dispositif de l’organisme foncier solidaire (OFS) pour aider les Toulousains à devenir propriétaires.