Municipales 2020 à Paris: l’enjeu majeur du réchauffement climatique

Dans la capitale, le logement, les transports et la lutte contre le réchauffement climatique ont occupé une place centrale dans le débat avant que les thèmes de la sécurité et de la propreté ne dominent cette fin de campagne.

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Les municipales de 2020 à Paris

Lors du débat organisé par LCI le 4 mars, les sept principaux candidats à la mairie de Paris ont pu présenter les grandes lignes de leur programme. Une séance de rattrapage bienvenue pour de nombreux Parisiens qui, à l’exception du retrait du candidat LREM, Benjamin Griveaux, remplacé au pied levé par Agnès Buzyn, ont suivi d’assez loin cette campagne.

Verdir la capitale

Pour la plupart des têtes de liste, la lutte contre le réchauffement climatique constitue l’un des enjeux majeurs du prochain mandat. S’il ne fallait retenir qu’une seule mesure de son projet, « ce serait la végétalisation », assure Anne Hidalgo, la maire (PS) sortante.

Les candidats rivalisent d’imagination pour verdir la capitale : plantation de 170 000 arbres pour la candidate à sa réélection, aménagement de trois grandes promenades pour Cédric Villani (dissident LREM), création de 240 rues-jardins pour l’ancienne ministre de la Santé…

A l’horizon 2026, de nouveaux parcs pourraient voir le jour dans la capitale. Si elle retrouve son fauteuil, Anne Hidalgo reconvertira l’héliport d’Issy-les-Moulineaux en un poumon vert de 6 ha. David Belliard, le candidat EELV (qui appartenait à la majorité municipale sortante), promet un troisième bois parisien (17 ha) sur la ZAC Bercy-Charenton (80 ha), dans le XIIe arrondissement. La constructibilité passerait alors de 580 000 m2 à 150 000 m2. « Il faut stopper la bétonnisation de Paris », poursuit-il, rejoint sur ce point par Agnès Buzyn. Celle-ci, si elle est élue, installera « un conseil scientifique et citoyen chargé d’analyser tous les projets pour vérifier qu’ils répondent bien à l’ambition de réduction des gaz à effet de serre et d’adaptation de la ville au changement climatique ».

Réduire la place la voiture

Autre thème abordé lors de cette campagne, lié au précédent : la réduction de la place de la voiture, non seulement pour diminuer la pollution mais aussi pour « apaiser » la ville.

Les candidats PS et EELV proposent de rendre Paris « 100 % cyclable » et de supprimer 60 000 places de stationnement (sur environ 140 000), mesure également défendue par Cédric Villani et Danielle Simonnet (LFI).

Si elle n’est pas opposée à l’idée de réduire la place de l’automobile, l’ancienne ministre de la Santé estime qu’« il faut d’abord proposer des solutions alternatives aux Parisiens ». Elle s’engage ainsi à consacrer 1,7 milliard d’euros aux mobilités tandis que Cédric Villani « mettra 1 milliard d’euros sur la table » pour l’automatisation de trois lignes de métro (7, 8 et 13). David Belliard avance l’idée d’un tramway reliant les cinq grandes gares parisiennes.

Le devenir du périphérique n’a pas manqué de s’inviter dans le débat. Anne Hidalgo et David Belliard se retrouvent là aussi pour le transformer en boulevard urbain. Plus prudents, Agnès Buzyn et Cédric Villani optent pour la création de passerelles de franchissement. Quant à Rachida Dati (LR), en cas d’élection, elle lancera, avec l’appui d’un conseil scientifique, « l’élaboration d’un schéma directeur des mobilités qui ira bien au-delà du périphérique ».

Rendre le logement plus abordable

Avec un prix de vente moyen dépassant les 10 000 euros le mètre carré, le logement reste une préoccupation forte des Parisiens. Les candidats s’engagent à respecter les 25 % de logements sociaux en 2025 à l’exception de Rachida Dati. De même, la maire du VIIe arrondissement se prononce-t-elle contre l’encadrement des loyers alors que ses concurrents s’y disent favorables. Le candidat écologiste souhaite même geler les loyers pendant cinq ans, comme à Berlin, tandis que Danielle Simonnet veut permettre à la Ville de « récupérer la compétence sur la fixation des loyers ».

Pour rendre les loyers sur le marché libre plus abordables, Anne Hidalgo propose la création d’une société immobilière en partenariat avec des investisseurs publics et privés, dotée de 6 milliards d’euros, qui rachèterait des immeubles pour les louer à des prix inférieurs de 20 % à ceux du marché libre. Côté accession, la plupart des candidats misent sur l’Office foncier solidaire (OFS)créé en 2019 pour produire des appartements à prix réduits. Certaines têtes de liste veulent mobiliser une partie des 100 000 logements vacants de la capitale. Agnès Buzyn et Cédric Villani considèrent qu’il est possible d’en remettre 20 000 sur le marché à condition d’accompagner les propriétaires. Anne Hidalgo, elle, devrait poursuivre les opérations d’aménagement engagées, quitte à les amender. Un sujet qui fera très certainement l’objet des négociations d’entre-deux tours.

Les principaux candidats

David Belliard (EELV/L’Ecologie pour Paris)
Agnès Buzyn (LREM/Paris Ensemble)
Marcel Campion (Libérons Paris)
Rachida Dati (LR/Dati pour Paris)
Serge Federbusch (RN/Aimer Paris)
Anne Hidalgo (PS/Paris en commun)
Danielle Simonnet (LFI/Décidons Paris)
Cédric Villani (dissident LREM/Le Nouveau Paris)

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