A Nice (Alpes-Maritimes), ville tenue par la droite depuis plus de soixante-dix ans, le maire LR sortant Christian Estrosi, qui brigue un troisième mandat, a de fortes chances d’être réélu.
Le duel qui s’annonçait avec le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, n’aura finalement pas lieu. Le 14 novembre dernier, ce dernier renonçait publiquement à sa candidature. Et il n’y aura pas non plus de bataille avec En Marche. Le député Cédric Roussel et l’élue municipale Joël Martinaux s’étant tous deux retirés.
Quant à la gauche, elle se rend émiettée aux urnes. Le candidat investi par le Rassemblement national ne devrait pas, non plus, constituer une grande menace pour l’ancien ministre, qui peut se targuer d’un bon bilan.
Le centre-ville a embelli avec des espaces publics requalifiés. L’opération d’intérêt national Nice Eco-Vallée, réalisée à l’ouest de Nice dans la plaine de Var, monte en puissance avec ses premiers immeubles tertiaires sortis de terre et 30 000 logements, dont 30 % sociaux, annoncés dans les dix ans.
Transports : chacun son tram
En 2019, deux lignes de tram ont été inaugurées. La T2 relie aujourd’hui en moins de 30 minutes le port et l’aéroport, tandis que la T3 dessert l’Eco-Vallée.
L’an dernier, Le maire sortant avait déjà annoncé l’extension du réseau vers l’ouest avec la création d’une quatrième ligne de tram et vers l’est avec un système de tram-train qui doit désengorger la vallée du Paillon embouteillée aux heures de pointe.
S’il y a débat sur la mobilité, il porte sur le choix des itinéraires et les modes doux. Ainsi, l’écologiste Jean-Marc Governatori propose « un plan vélo cohérent quadrillant tous les quartiers » et un « vrai tram » vers La Trinité.
La nature contre le béton
Nice n’échappe pas à la mode du vert. La métropole Nice Côte d’Azur est déjà engagée dans un programme de réduction des gaz à effet de serre.
Pour poursuivre la dynamique, Christian Estrosi souhaite « remplacer 100 % du parc de bus en véhicules à énergie propre d’ici à 2026 ».
Sur la même thématique, c’est lui qui a fait la promesse de campagne la plus radicale : raser le théâtre national de Nice (TNN), le palais des congrès Acropolis et les deux hôtels qui bordent le palais des expositions pour prolonger vers l’est la promenade du Paillon, coulée verte de 1,2 km créée sur les berges du cours d’eau lors de son premier mandat. L’Acropolis sera remplacé par un autre Palais des congrès, plus moderne, construit à l’ouest sur l’Eco-vallée.
Ses concurrents dénoncent « une idée pharaonique ». La poursuite de la promenade du Paillon, en comptant les démolitions, coûterait « au moins 500 millions d’euros », selon le socialiste Patrick Allemand qui préconise plutôt « la mise en valeur des collines qui entourent Nice ». Selon lui, « il n’y a pas besoin de raser des bâtiments publics pour faire pousser des arbres, il suffit de protéger et de faciliter l’accès à ce que la nature nous a offert. »
Dans la même logique, le candidat écologiste Jean-Marc Governatori veut développer « une agriculture urbaine par des micropotagers un peu partout, notamment dans chaque école ». Tout comme Mireille Damiano, tête de liste Viva !, il demande « un moratoire sur la bétonisation de la plaine du Var », considérant que l’OIN Nice Eco-vallée consomme les dernières friches agricoles de la ville.
Le logement en sourdine
Dans une ville où les moins aisés (21 % des Niçois vivent en dessous du seuil de pauvreté contre 14 % en France) peinent à se loger compte tenu de prix prohibitifs, le logement n’est pas au cœur du débat. Il est cependant une priorité pour Mireille Damiano qui annonce un besoin de 23 000 logements sociaux. Nice perd en effet de la population. Les actifs n’arrivent pas à se loger. Les fonctionnaires refuseraient même des affectations. Sa solution ? La remobilisation du parc privé, en captant les logements vacants et en faisant la chasse aux Airbnb grâce à une plate-forme en ligne niçoise.
Les candidats
Patrick Allemand (parti socialiste)
Mireille Damiano (« Viva !, démocratie, écologie, solidarité », soutenue par LFI, le PCF, Génération.s et Ensemble !.)
Christian Estrosi (Les Républicains)
Jean-Marc Governatori (EELV, Génération écologie, Cap 21, Alliance écologiste indépendante.)
Benoît Kandel (Debout la France)
Valéry Sohm (UPR)
Philippe Vardon (rassemblement national)