A 80 ans, au terme de près 25 ans de règne sur la deuxième ville de France, Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille laisse sa place et un bilan controversé surtout depuis l’effondrement d’immeubles dans la rue d’Aubagne provoquant la mort de huit personnes, le 5 novembre 2018. Sans tuer le père, sa dauphine, Martine Vassal, la candidate LR, essaie de prendre ses distances.
La présidente du département des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille Provence (92 communes) est bien placée avec 23 % des intentions de vote au premier tour. Elle est cependant affaiblie par la candidature dissidente du sénateur LR Bruno Gilles, ancien président de la fédération LR des Bouches-du-Rhône. Elle est talonnée par le Rassemblement national (22 %).
Arrivent ensuite le Printemps Marseillais, collectif rassemblant le PS, le PC, LFI et des représentants d’associations (16 %) et la liste EELV (14 %). LREM, qui a choisi Yvon Berland, médecin et ancien président de l’université Aix Marseille, est loin derrière.
Qualité de l’air
A Marseille, comme ailleurs en France, chacun rivalise de projets chlorophylisés. Il faut dire que dans la ville la plus embouteillée de France, après Paris, plus de verdure contribuerait à améliorer la qualité de l’air.
La LR Martine Vassal veut, par exemple, créer une forêt urbaine à partir du parc Borély, étendu jusqu’à la mer, et des « points de respiration » tous les 500 mètres.
Dans le même registre, Sébastien Barles, tête de liste EELV, propose de végétaliser l’axe emblématique de la Canebière et les places du cœur de la cité phocéenne.
Plus de transport en commun
L’amélioration du réseau de transport en commun, dans une ville où la voiture règne, est un autre enjeu. Tous les candidats s’accordent sur la nécessité de prolonger le réseau de tramway vers le sud et vers le nord.
Martine Vassal privilégie le tramway, qui a « l’avantage de permettre de requalifier l’espace public de façade à façade » au métro « trop coûteux ». A l’inverse, Yvon Berland et la sénatrice divers gauche Samia Ghali préconisent tous deux ce dernier mode de transport pour desservir les quartiers nord enclavés.
Pour mettre fin au tout voiture, Sébastien Barles (EELV) veut, lui, créer un « RER » métropolitain et des lignes de bus transversales. Il est aussi en accord avec les autres candidats pour arrêter le projet controversé de boulevard urbain sud, rocade routière destinée à relier les quartiers sud à l’autoroute A50 et à la L2, rocade de contournement de l’est et du nord de l’agglomération.
Logement accessible à tous
Depuis le drame de la rue d’Aubagne, la politique de l’habitat est revenue sur le devant de la scène. Le printemps marseillais, qui compte dans ses membres le collectif de la rue d’Aubagne et un ancien président de l’ordre des architectes de Provence-Alpes-Côte d’Azur, appelle à une « véritable politique sociale du logement » basée sur la réquisition des logements vides, la préemption sur les logements insalubres ou encore l’abaissement à 20 logements (contre 80 dans le PLUI actuel) du seuil à partir duquel les logements sociaux sont obligatoires dans tout programme neuf.
Prônant à la fois « un logement accessible pour tous » et un « arrêt de la bétonisation », Martine Vassal veut, elle, lancer un appel à idées sur l’ensemble de la ville « pour un habitat adapté à chaque quartier ».
Le délabrement des écoles est un autre sujet dont les candidats ont dû s’emparer. Après l’annulation par la justice du PPP d’un milliard d’euros pour démolir et reconstruire une trentaine d’écoles dites Pailleron, un consensus se dégage sur des modes de dévolution des marchés en loi MOP.
Reste à trouver les financements pour mettre à niveau un quart des 444 écoles, comme le propose Sébastien Barles. Le montant approcherait en effet le milliard d’euros.
Les principaux candidats
Sébastien Barles (EELV)
Yvon Berland (LREM)
Samia Ghali (Divers gauche)
Bruno Gilles (Divers droite)
Stéphane Ravier (Rassemblement national)
Michèle Rubirola (Printemps marseillais)
Martine Vassal (Les Républicains)