MONTPELLIER : Design et gestion : un mobilier bien pensé

Inaugurée en juillet 2000, la première ligne du tramway tranche sur les réalisations similaires par l'exubérance du design de ses rames et la profusion des traitements qui accompagnent leur parcours. Voulu porteur d'identité, ce luxe n'exclut pas le bon sens - ni l'innovation - d'un mobilier urbain spécialement conçu.

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Des rames semées d'hirondelles signées Garouste et Bonetti, une double bande de granit rose pour encadrer les 15,2 kilomètres de ligne, sept types de sols différents, des fontaines, des oeuvres d'art monumentales, des plantations à foison... Montpellier n'a pas lésiné pour faire de son tramway le plus riche d'aspect de l'Hexagone. Mais sous le brillant de l'image, voulu pour accentuer son rôle de trait d'union, se cache un vrai pragmatisme. Pragmatisme social d'abord : le tramway dessert toutes les populations, des quartiers d'habitat social du nord-ouest aux quartiers émergents du sud-est, en passant par les universités, l'hôpital, la gare, le centre historique, Antigone... Pragmatisme gestionnaire ensuite, illustré par la conception du mobilier qui jalonne la ligne. Le principe : un seul système de fixation permet de remplacer facilement n'importe lequel de ses éléments ou de le supprimer sans toucher au revêtement de sol. C'est à Antoine Garcia-Diaz, l'architecte chargé de l'intégration urbaine du tramway, que l'on doit cette conception novatrice : « Nous avons traité le mobilier en privilégiant la notion de maintenance et, plus largement, celle de gestion de l'espace urbain. Je ne voulais pas que trois mois après l'achèvement des travaux, la voirie soit détériorée parce qu'il y aurait une barrière à changer. » Faute de trouver en catalogue des produits adaptés à ses exigences, l'équipe d'Antoine Garcia-Diaz a conçu l'ensemble du mobilier. Elle a privilégié les formes simples et les matériaux durables : bois et Inox. Mais sa réflexion a surtout porté sur l'ancrage au sol. « Nous avons pris en compte le couple mobilier-chaussée, précise Antoine Garcia-Diaz. C'est ce couple qui coûte lors de l'entretien. » L'équipe de maîtrise d'oeuvre a donc harmonisé les types de mobiliers pour en rationaliser l'installation. La démarche a débouché sur un unique système de fixation à sec. Une embase métallique est scellée dans un trou obtenu par carottage ; chaque pièce de mobilier est dotée à son extrémité d'une vis Inox amovible qui s'insère dans l'embase. Celle-ci reçoit indifféremment une borne, une poubelle, une barrière ou un simple clou. Le système de serrage est accessible grâce à une clé spéciale afin de prévenir le vandalisme.

« L'espace urbain n'est jamais immuable, commente Antoine Garcia-Diaz. Nous avons cherché à intégrer les notions de transformation et de durée. Cela a requis un travail considérable. Mais nous avions une tranche de ville à faire. Il faut saisir des projets de cette envergure pour mener une telle démarche. »

FICHE TECHNIQUE (p.133) :

Maître d'ouvrage : district de Montpellier (mandataire, TAM)

Maître d'oeuvre : Gitram Architectes (mandataire, Antoine Garcia-Diaz)

Entreprises : MCM (Saint-Gély-du-Fesc, Hérault, mandataire), LSP (Marseille), Eurofontaines (Montpellier), Mécaform (Nantes).

Montant du marché mobilier : 23 millions de francs

PHOTOS :

Rack à vélos...

«Accrocheur» le tramway constitue un trait d'union dans la ville.

... Barrières...

... Poubelles, tous les types de mobiliers sont interchangeables grâce à un système de fixation unique.

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