Avec ses 35 ans d’âge, l’ancienne tour Horizon (maintenant dénommée tour Vista) n’était plus aux normes. Les 23 étages de cet immeuble de grande hauteur (IGH) déployant 20 000 m2 HON à La Défense font actuellement l’objet d’une restructuration complète. Au programme : déshabillage et vidage complets de la tour, consolidation de la structure par épaississement de 700 m2 de voiles béton du noyau (15 cm d’épaisseur de béton projeté ajoutés) pour répondre aux règles « neige et vent » actuelles, création d’une nouvelle façade de 6 300 m2 (double peau ventilée), reconstruction du corps de bâtiment attenant à la tour constituant le hall d’entrée, et ajout d’un étage supplémentaire sous une nouvelle toiture à la place d’anciens locaux techniques. Cette dernière modification se fait sans augmentation de surface grâce à la démolition partielle de planchers à la jonction noyau-plateau de bureaux (par un retrait de 1 mètre sur 6 de largeur de façade). Ainsi entaillés, les planchers dessinent un relief qui accuse la verticalité de la façade. A l’origine, l’architecte Jean de Mailly (également architecte du Cnit, avec Robert Camelot et Bernard Zehrfuss) a doté la tour d’un « noyau » en béton armé attenant aux 23 plateaux de bureaux tous identiques. Ainsi, la structure verticale était constituée, d’une part, de poteaux intermédiaires en béton armé et, d’autre part, d’une structure de 1 140 potelets en acier disposés sur le pourtour du bâtiment (10 x 15 cm, épaisseur variant de 5 à 16 mm). Parmi ces potelets, 70 ont été renforcés pour que cette structure soit conservée. Tous seront enrobés de plâtre pour leur protection incendie.
Plate-forme à tout faire. Côté organisation du chantier, Bouygues Bâtiment Ile-de-France, qui a déjà plusieurs rénovations de tours à son actif (voir encadré), est confronté ici à un environnement particulier : terrain très étroit sans possibilité de stockage, absence de grue du fait des contraintes locales, tour surplombant des voies publiques à grand trafic avec risques de chutes accidentelles de matériaux depuis les étages les plus hauts. La réponse de l’entreprise tient en une organisation de chantier sur mesure. Celle-ci repose sur une solide plate-forme provisoire en béton sur charpente métallique de 14 mètres de large disposée tout autour du bâtiment et couvrant notamment la voirie publique. Elle assure donc la protection contre les chutes éventuelles d’objets(les façades sont également dotées de filets) et permet le stockage des matériaux avant leur mise en œuvre et leur déchargement grâce à un pont roulant de chantier qui dessert les camions de livraison accessibles par une trémie. Enfin, cette structure dessert également les plates-formes élévatrices de façade et les ascenseurs de chantier qui approvisionnent les étages en produits de construction et permettent au personnel de chantier de se déplacer. Le ballet des livraisons est réglé par un logiciel accessible sur Internet à chaque sous-traitant et fournisseur qui peut réserver ainsi ses interventions par tranche horaire. Quelque 250 personnes s’activent sur le chantier qui est placé sous la surveillance d’un pompier présent 24 heures sur 24 et d’un système d’alarme incendie. Démarré en mars dernier, le chantier devrait s’achever en novembre prochain.
