Tout au long des Trente Glorieuses, plusieurs dizaines de prototypes d'architectures miniatures en métal, bois ou matériaux composites ont été produits en France : les maisons, écoles, stations-service ou bureaux de Jean Prouvé, la Bulle six coques de Jean Maneval, les Domobiles de Pascal Häusermann, l'Hexacube de Georges Candilis et Anja Blomstedt, le Tétrodon de l'AUA, etc. Facilement démontables, ces modules polyvalents auraient permis aux générations suivantes de libérer les sols à volonté. Pourtant, aucune industrialisation de grande série n'a été mise en route. Contrairement aux pays du Nord, la France préfère le pavillon de constructeur au bungalow d'architecte…
Le bois en première ligne. Mais face au changement climatique et aux bidonvilles qui ont réapparu ces dernières années, les réflexions sur le microhabitat se multiplient. Avec au premier plan les questions d'économie de moyens et de réemploi. Etre petit, c'est consommer moins de matière et d'énergie. Le bois a ainsi trouvé naturellement sa place dans la micro-architecture, notamment parce qu'il facilite l'autoconstruction. L'Ecole nationale supérieure des technologies et industries du bois à Epinal (Vosges) organise les Défis du Bois 3.0 où de jeunes architectes, ingénieurs et Compagnons du devoir construisent ensemble des prototypes de structures pérennes pouvant être exploités par un partenaire privé ou public : une station de valorisation des déchets organiques, des studios de musique, des structures pour animation culturelle et sociale, etc.
En Haute-Savoie, le Festival des cabanes répartit, sur le territoire de la communauté de communes des sources du lac d'Annecy (160 km²), des réalisations en bois provenant de la région. Cet événement a pour objectif de redonner du sens au regard que nous portons sur la nature. Car des interventions modestes peuvent interagir avec une échelle plus vaste en mettant en scène le paysage ou même en le révélant.