Quand on lui demande quel est son métier, Michel Cornil répond volontiers : « Contribuer à réaliser des moyens de transport pour que chacun puisse se déplacer plus aisément ». Et en effet, cet ingénieur de 57 ans, originaire du Nord, a fait une bonne partie de sa carrière au sein de Via Générale des Transports publics (Via-GTI) comme directeur général adjoint puis comme directeur général. « Actuellement, j'ai trois casquettes qui sont toutes au coeur des transports. A la SNCF, je suis directeur des relations institutionnelles. Je viens d'être réélu pour deux ans - c'est mon cinquième mandat - président de l'UTP (Union des transports publics). Et depuis décembre dernier je suis président-directeur général de Systra. »
Une très forte demande mondiale
Né de la fusion de Sofretu/Sofrerail et ayant donc pour principal actionnaire la RATP et la SNCF (70,5 % détenus à parts égales), Systra est devenu l'un des tout premiers groupes internationaux d'ingénierie des transports. Résolument tourné vers l'international qui représente plus de 80 % de son activité (« Il nous est difficile d'avoir accès au marché domestique... »), le groupe réalise 180 millions d'euros (1,2 milliard de francs) de chiffre d'affaires consolidé avec environ 1 000 personnes. « Nous sommes très actifs en Europe bien sûr, et notamment en Grande-Bretagne sur la ligne TGV tunnel-Londres, mais aussi en Asie et en Afrique. Partout dans le monde, la demande de systèmes de transports explose et les maîtres d'ouvrage ont besoin d'assistance pour les concevoir et les construire ; c'est très exactement le métier de Systra à travers nos trois grands services : la planification, les systèmes et le génie civil. »
A propos de ses relations avec ses maisons mères, Michel Cornil tient un discours à la fois réaliste et politique. « SNCF et RATP sont des sociétés exploitantes qui prolongent nos métiers ; d'ailleurs nous aussi nous devons de plus en plus intégrer la culture d'exploitation dans l'élaboration de nos projets. C'est pourquoi nous devons sans cesse renforcer nos liens commerciaux avec elles. Mais dans le même temps - et c'est là toute la difficulté de l'exercice -, ces grandes entreprises doivent se comporter comme des actionnaires normaux. Nous devons avoir une existence par nous-mêmes et penser à notre propre développement. » Car pour son P-DG l'avenir de Systra passe par la création d'un grand pôle européen de l'ingénierie des transports. « Il se fera de toute façon et nous comptons bien y jouer un rôle très actif. » « Je suis un homme des villes et tous les problèmes de sociétés qu'elles soulèvent me passionnent », conclut Michel Cornil. Ce qui ne l'empêche pas, de retour dans le Nord, d'écouter de la musique et de faire de longues promenades sur les plages. Mais cette fois en... char à voile.
Trois casquettes au coeur des transports
1965-1971 : chargé de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique).
1971-1981 : directeur régional de Transexel.
1981-2000 : directeur général adjoint puis directeur général de Via-GTI.
Depuis 1993 : président de l'UTP (Union des transports publics) ; cinquième mandat consécutif.
Depuis 1999 : directeur des relations institutionnelles à la SNCF.
Depuis fin 2000 : président-directeur général de Systra.