Elevé à Albertville où son père Jean tenait une entreprise de gainerie, Michel Barnier a rapidement fait ses armes en tant qu’élu local. En 1973, son élection dans le canton de Bourg-Saint-Maurice le propulse au rang de plus jeune conseiller général de France et, en 1978, suite aux législatives, plus jeune député de France. En 1982, il devient le plus jeune président de conseil général de France et s’engage, avec le triple champion olympique Jean-Claude Killy, dans la candidature d’Albertville et de la Savoie pour les JO d’hiver de 1992. Ils l’emportent à Lausanne le 17 octobre 1986 avec 51 voix face à Sofia (25 voix) et Falun (9 voix).
Des équipements pensés pour durer
Pensés à l’échelle du département, sur 13 sites, les jeux sont l’occasion d’importants travaux permettant à la Savoie de rattraper son retard d’équipements. Au total, 146 km d’autoroute sont construits tandis qu’une 2x2 voies longue de 26 km relie Albertville à Moûtiers. Le percement du tunnel du Siaix sécurise la liaison Moûtiers - Bourg-Saint-Maurice où les TGV peuvent être accueillis grâce à une modernisation de la voie ferrée. Sept stations d’épuration sont construites ainsi qu’un nouvel hôpital. La plupart des équipements sportifs (patinoires, tremplins de saut, piste de luge, etc.) et des structures d’accueil sont pensées pour perdurer et/ou être reconverties ensuite à l’image du stade de patinage de vitesse, devenu piste d’athlétisme.
Au-delà du sport, les jeux prennent une dimension plus large avec la mise en valeur des chapelles baroques, la construction du Dôme Théâtre à Albertville, de la médiathèque Jean-Jacques Rousseau et du centre de culture scientifique et technique à Chambéry, la ville dont le socialiste Louis Besson, son prédécesseur au conseil général de la Savoie, est, à l’époque, le maire.
Le montant total des travaux réalisés sur cette période se chiffre à 12 milliards de francs ce qui aurait permis au territoire de gagner au moins 5 ans par rapport à un rythme « normal ». Mais le bilan économique - un déficit chiffré à plus de 300 millions de francs pour lequel Barnier réussit à négocier une prise en charge aux trois quarts par l’Etat , social - avec l’explosion du chômage -, et écologique est plus controversé.
Développement du lac du Bourget
Après les investissements olympiques, Michel Barnier impulse, en 1997, un grand projet de développement durable en Savoie. Autour du lac du Bourget, Grand Lac associe de multiples partenaires pour conduire des opérations portant sur l’amélioration de la qualité de l’eau, la requalification des infrastructures routières, la création d’un sentier lacustre, l’aménagement d’une plaine de jeux et de loisirs, etc. Le projet Grand Lac, qui a nécessité 3 milliards de francs d’investissements, est aujourd’hui considéré comme une réussite qui a contribué à changer la physionomie de ce territoire.
C’est sans compter le rôle qu’il a joué dans le développement du technopôle de Savoie Techno lac sis sur les communes de La Motte-Servile et du Bourget-du-Lac sur lequel est implanté l’Institut national de l’énergie solaire (Ines).