Enfin ! Sept semaines après la démission de Gabriel Attal à la suite des élections législatives anticipées qu’il a provoquées, Emmanuel Macron a nommé le 5 septembre l’ex-ministre et ancien commissaire européen de droite Michel Barnier, 73 ans, comme Premier ministre.
Ancien député de la Savoie où il a grandi ou encore ex-négociateur du Brexit pour l’Union européenne, Michel Barnier a été chargé par le président de la République de « constituer un gouvernement de rassemblement », déclare l’Elysée dans un communiqué.
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La Fédération française du bâtiment, par la voix de son président Olivier Salleron, accueille la nouvelle avec un certain optimisme : « C’est un homme d’expérience, un grand négociateur et un gaulliste social à la fibre territorial. Nous nourrissons donc un espoir réaliste suite à sa nomination et attendons de le rencontrer très vite ainsi que les futurs ministres de l'Economie, du Logement et de l’Environnement. »
Le président de la FFB a rencontré Michel Barnier lorsque ce dernier était candidat des primaires de la droite en amont de la présidentielle de 2022 : « Nous lui avions alors soumis nos propositions pour soutenir le logement et qui sont toujours d’actualité, notamment sur les sujets du PTZ et de la prolongation du Pinel ou de la mise en place d’un système concernant le locatif privé. A l’époque, son écoute avait été attentive et positive. »
« Réorienter la politique du logement »
Autre membre clé de l’Alliance pour le logement, l’Union sociale pour l’habitat (USH) « demande au nouveau Premier ministre d’engager un changement de politique ». Emmanuelle Cosse, sa présidente, appelle « le gouvernement qui sera nommé, le futur ministre du Logement et le futur locataire de Bercy en tête à prendre en considération les acteurs du logement social pour ce qu’ils sont : un élément du pacte social et républicain, un amortisseur de crise et un facteur de croissance ».
« Aucun autre acteur du secteur de l’immobilier n’a la capacité à réorienter la politique du logement pour en faire un outil utile au service de l’égalité sociale et de la transition environnementale », ajoute-t-elle.
Egalement active au sein de l’Alliance pour le logement, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) se montre impatiente. « Ça fait trois ans qu’on râle, qu’on alerte... Il est plus que temps que la France se réveille et que nous ayons un Premier ministre conscient de ce qu’il se passe » sur le front du logement neuf, a martelé son président, Pascal Boulanger, lors d’un point presse trimestriel, organisé avant l’annonce de la nomination de Michel Barnier à Matignon.
Pour la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), le logement doit être une priorité du gouvernement Barnier. « La Capeb appelle le nouveau Premier ministre à la tenue d’un Grenelle du logement conjuguant construction neuve et rénovation pour répondre à l’ampleur des besoins », déclare l’organisme aux 61 000 entreprises adhérentes.
« Michel Barnier connaît les enjeux de la transition écologique »
Du côté de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), dont les membres sont moins inquiets que ceux de la FFB ou de la FPI exposés à la crise du logement neuf, la confiance domine.
« Michel Barnier connaît les enjeux de la transition écologique, commente Alain Grizaud, président de la FNTP. Il détient une forte expérience européenne. Je salue son arrivée, mais nous attendons de voir si son gouvernement saura maintenir les investissements indispensables. L’écologie, à mes yeux, n’a pas de couleur politique. On peut susciter des consensus autour de ce thème. Nous espérons le retour à un ministère doté des compétences autrefois rassemblées par l’Equipement. »
Enfin, le Syndicat des indépendants et des TPE (SDI) s’affiche prudent. En choisissant une personnalité de droite, Emmanuel Macron a écarté « le principal écueil (…) d’une nomination clivante » en la personne de Lucie Castets, proposée par le Nouveau Front populaire, le bloc vainqueur des élections mais dont le programme suscite des inquiétudes chez les adhérents du SDI.
« Professionnels indépendants et dirigeants de TPE restent dans l’expectative quant à l’équipe qui sera nommée et à la politique économique qui devra être avalisée par le Parlement. Le contexte d’un déficit budgétaire non maîtrisé associé aux revendications sur le pouvoir d’achat incite indépendants et TPE à la plus grande vigilance quant aux risques sociaux et fiscaux qui menacent leurs activités », déclare le SDI.