Un joli cadeau de Noël. Le 21 décembre dernier, au titre du plan de relance, l'université de Lille (Nord) a reçu 40 M€ de l'Etat pour moderniser ses bâtiments. Une manne bienvenue pour rénover un patrimoine des années 1960-1970 très énergivore, pour lequel 97 M€ de travaux avaient été chiffrés. « Cela nous a permis de débloquer des projets que nous n'arrivions pas à sortir faute de financement », se réjouit Guillaume Saraf, directeur général immobilier de l'université de Lille.
Estimé à 18 M€, le premier chantier se focalisera sur la faculté de pharmacie, passoire thermique la plus trouée du parc universitaire. Au menu : isolation par l'extérieur, végétalisation de la toiture, pose de panneaux photovoltaïques… Une opération qui devrait réduire de 24 % la consommation électrique. Le marché en conception-réalisation, qui comprend aussi l'accessibilité aux PMR et une refonte de la ventilation, a été lancé le 26 février.
Deuxième grand projet retenu par l'Etat : le déménagement sur le campus de la Cité scientifique, à Villeneuve-d'Ascq, de trois départements vétustes de l'IUT A, isolés et éloignés des transports en commun. Un marché public global de performance a été lancé pour un mix de restructuration et de construction neuve qui permettra, d'ici à la rentrée 2023, d'accueillir 2 500 étudiants dans des salles de cours et des laboratoires de recherche dernier cri. Sur les 22 M€ que coûtera l'opération, 17 M€ seront financés par le plan de relance.
Les 5 M€ restants seront affectés à la rénovation thermique de deux bâtiments du secteur chimie, également sur le campus de la Cité scientifique. Bouclé en 2020, ce projet à 14 M€, attribué à l'agence tourquennoise Relief Architecture et à HDM Ingénierie, a été amélioré grâce au plan de relance avec davantage de réseaux et de ventilation ainsi qu'une modernisation high-tech des labos de recherche. L'appel d'offres pour les travaux aura lieu cet été.
Economie annuelle de 500 000 euros. Pourquoi ces trois chantiers ont-ils été retenus par l'Etat ? D'une part parce qu'ils pouvaient être lancés à très court terme, répondant ainsi au premier impératif du plan de relance : juguler la crise annoncée du secteur du bâtiment. D'autre part car ils obéissaient à l'exigence de rénovation énergétique du plan. L'ensemble de ces travaux devrait en effet générer une économie de 500 000 euros par an.
Pour gérer ces millions, l'université de Lille peut compter sur un service immobilier en pleine croissance. Sur les 300 per-sonnes en charge de l'exploitation des bâtiments, 30 sont dédiées à l'immobilier. Et les recrutements continuent. « La gestion d'un parc de 650 000 m2 nous oblige à être plus autonomes », résume Guillaume Saraf. La fusion en janvier 2018 des universités Lille I, II et III s'était accompagnée d'une reprise en main de la maîtrise d'ouvrage, jusque-là externalisée.