Changement de cap complet pour l'ancien siège régional d'Orange à Villeneuve-d'Ascq (Nord). Situés rue des Fusillés, les 8 000 m SP vont être transformés en 303 logements étudiants privés. Sur le reste de la parcelle, soit 8 500 m SP, 124 appartements seront également construits. Le maître d'ouvrage, le promoteur Finapar, a confié les deux marchés à Demathieu Bard Construction. Imaginé par l'agence Atelier 24, l'ensemble totalise un coût de travaux de 25 M€ HT hors honoraires, dont un peu plus de la moitié pour la partie réhabilitation.
Aujourd'hui terminé, le gros œuvre aura demandé à lui seul plus de 40 000 heures de travail et nécessité 5 000 m de béton et 300 tonnes d'acier. « Livrer plus de 400 logements dans un délai très court, c'est un vrai défi », résume Nicolas Huet, directeur des travaux chez Demathieu Bard Construction Nord. Malgré le Covid-19, le chantier démarré en janvier 2020 n'a pas pris de retard et il est même un peu en avance. La livraison est toujours prévue pour la fin de l'année.
Logement étudiant témoin. Le lot désamiantage, lancé juste avant le premier confinement, a pu en effet reprendre très rapidement grâce aux protections individuelles dont disposent les salariés sur cette phase. Pour le reste, la reprise s'est faite dès le début du mois de mai 2020. « Le fait de travailler en lean a favorisé la réorganisation, et simplifié la gestion de la coactivité et des approvisionnements », se félicite Nicolas Huet.
Réalisé en amont, un logement étudiant témoin avait notamment permis de définir précisément les tâches et d'établir un planning précis intégrant le lot cuisine, qui est inclus dans le marché. « Nous avons réhabilité récemment une résidence étudiante pour le Crous dans la cité scientifique voisine, ce qui nous a permis d'acquérir de l'expérience », note le directeur des travaux. Ce dernier ajoute que la présence sur le site d'un bâtiment restant la propriété d'Orange, et auquel l'accès doit être maintenu, a imposé des contraintes supplémentaires, comme celle de commencer par les travaux de VRD.
Sur l'ancien immeuble en R + 7, constitué d'une grande structure poteaux-poutres, un curage total a été réalisé. Il a ensuite fallu adapter l'existant. Pour faire passer les réseaux, modélisés au préalable en 3D, 1 200 carottages de dalles ont par exemple été réalisés. Afin de faciliter les approvisionnements, deux lifts chantier ont été installés, et un ascenseur a été mis à disposition des compagnons.
Brique et verre. Concernant le neuf, l'agence d'architecture a imaginé un édifice composé de trois ailes, du R + 3 au R + 6 avec un niveau de parking enterré en sous-sol de 52 places. Les façades porteuses en brique sont animées par des panneaux de verre teinté en vert, qui leur donnent une forte personnalité. Coté innovations, l'entreprise a, entre autres, fait le choix de ne pas utiliser de rupteurs thermiques, souvent responsables de désordres, au niveau des balcons. « Nous avons réduit le linéaire de balcon en contact avec le mur, tout en augmentant la section des aciers », détaille Nicolas Huet. Les contrôles de qualité et le suivi des plans ont par ailleurs été généralisés sur tablette, aussi bien en réhabilitation que sur le neuf.
