A l'entrée de Saint-Didier-au-Mont-d'Or (Rhône), Rhône Saône Habitat voit s'achever la réhabilitation-surélévation de deux immeubles d'habitation construits dans les années 1980. Une opération qui doit faire passer le nombre de logements de 20 à 44. « Nous intégrons désormais la performance environnementale et le poids carbone dans nos opérations de rénovation en étudiant notamment la surélévation », explique Arnaud Cécillon, directeur général du bailleur social. Sur l'ensemble, 20 appartements sont déjà commercialisés en bail réel solidaire (BRS), les autres étant réservés au locatif social. Rhône Saône Habitat investit environ 9 M€ dans cette opération hybride.
Imaginée par l'agence d'architecture Adminima, l'opération FeelWood fait la part belle au réemploi, pour les menuiseries et les sanitaires, et au bois, pour les mètres carrés ajoutés. « Nous avons créé de nouvelles fondations pour porter la surélévation et ne pas trop charger l'existant », précise Raphaël Morel, architecte du projet. Cette réhabilitation est également l'occasion d'ajouter des extensions sur chaque pignon, d'isoler les deux bâtiments par l'extérieur et de créer des stationnements. De plus, chaque appartement bénéficie désormais d'un balcon ou d'une terrasse ainsi que d'une exposition traversante.
Adaptation prévue du PLU-H. Pour financer ce projet, Rhône Saône Habitat a pu compter sur une subvention de 100 000 euros de la métropole de Lyon. La collectivité s'engage en effet désormais à soutenir les opérations de surélévation. « Sur 2023 et 2024, nous avons débloqué une enveloppe d'environ 2 M€ pour aider les bailleurs à mener à bien de tels projets. Nous avons demandé à chacun d'eux de nous présenter trois opérations que nous accompagnerons », annonce Renaud Payre, vice- président délégué à l'habitat, au logement social et à la politique de la ville.
En plus des aides financières, la collectivité entend également encourager ces initiatives en adaptant le plan local d'urbanisme et de l'habitat (PLU-H). La modification numéro 4, prévue d'ici à deux ans, devrait faciliter la densification, en particulier aux abords des lignes de transports en commun. En attendant, la métropole promet d'adapter ses règles pour accélérer les surélévations.
Dans le parc social de l'agglomération, ce potentiel représente environ 250 logements, selon une étude réalisée par Upfactor, société de conseil spécialisée dans ces opérations. Un gisement qui peut sembler faible au regard de l'objectif de production annuel de 5 000 HLM et 1 000 logements abordables, mais la collectivité souhaite activer tous les leviers, notamment ceux permettant d'économiser du foncier. Elle espère également faire école auprès des copropriétaires, mais ne prévoit pas d'accompagnement pour le parc privé.