A fin de répondre à la croissance démographique de la commune, la mairie de Bègles (Gironde) a démarré l'an dernier -pour un investissement de 19,7 M€ - la reconstruction de l'école maternelle Jacques-Prévert sur site, avec une extension sur du foncier communal adjacent. Le groupe scolaire totalisera 17 classes pouvant accueillir un total de 400 enfants avec une ouverture partielle dès septembre pour les maternelles et une arrivée des élémentaires l'année suivante. Afin d'éviter la construction d'un établissement trop massif, compte tenu de son public et du tissu résidentiel dans lequel il est implanté, les agences Oeco Architectes (mandataire) et Agate Architectes ont proposé la réalisation de bâtiments évoquant des pavillons dans un village, avec des toits à deux pans, ainsi que des espaces extérieurs pour toutes les salles de classe.
De la construction industrielle sur mesure
Pour mener à bien leur projet, les architectes ont dû contourner les rigueurs de la construction industrialisée de modules bois 2D et pousser l'entreprise mandataire Dassé (située à Castets, dans les Landes) à innover. « Nous n'avons pas voulu d'une écriture architecturale qui révèle le procédé 2D, trop modulaire. Nous avons donc décalé les fenêtres sur certains modules, perdant ainsi la trame », détaille Anne-Lise Godet, cogérante d'Agate Architectes. « Nous sommes sortis de notre zone de confort, reconnaît Corinne Léon, responsable régionale de Dassé, en faisant du sur-mesure adapté au concept de panneaux. » Une démarche qui a demandé plus de temps d'études, une adaptation des lignes de production ainsi qu'un redimensionnement des machines pour pouvoir intégrer portes et fenêtres aux panneaux. La rapidité d'élévation des murs est restée identique grâce au concept poteau- poutre en pin des Landes et panneaux : le premier mur a été déposé en novembre 2024 et une première visite des futurs usagers organisée en mai.
La belle charpente inversée de l'école maternelle existante a été conservée et sera intégrée à la future bibliothèque lors de la deuxième tranche. La végétation, qui fait elle aussi partie du projet, a par ailleurs été préservée. L'impact environnemental généré par le mode constructif a valu à cette opération le niveau argent de la démarche Bâtiments durables Nouvelle-Aquitaine.
