«La conjoncture dans l’Ouest est semblable à ce qui se passe dans le reste de la France. Le logement connait un fort ralentissement. On sent un net coup d’arrêt. Cependant, les fondamentaux restent bons. Nous ne sommes pas dans la situation du début des années 1990, où il y avait un stock énorme de logements à liquider. Aujourd’hui, la crise vient des financements qu’ils soient publics ou privés. On espère que, quand la crise financière sera passée, les besoins étant toujours là, le marché repartira aussi vite qu’il s’est arrêté », explique François Asselin, président de l’Union charpente, menuiserie, parquet, au sein de la FFB. Si François Asselin mise sur l’avenir, c’est aussi parce que le bois est redevenu à la mode. « Nous avons la chance de travailler et de mettre en œuvre un matériau qui va dans le sens de l’histoire. Tout ce qui est construction bois affiche d’excellents bilans énergétiques et carbone. On arrive à obtenir des performances maximales dans le neuf et dans la rénovation qui correspondent aux exigences du Grenelle de l’environnement .»
Un métier qui bouge
Entreprise basée à Thouars (Deux-Sèvres) employant 130 personnes sur ses différents sites pour un chiffre d’affaires de quelque 14 millions d’euros, Asselin fait partie de ces PME qui constituent l’essentiel du tissu de ce secteur du bâtiment. « Il n’y a pas de grands groupes industriels au sein de notre métier. Le tissu est surtout composé de PME diversifiées. Il y a de très belles entreprises, de taille moyenne, dotées d’un savoir-faire extrêmement pointu. La construction bois demande un niveau de technicité important. Même si la mise en œuvre parait simple, le bois demeure un produit très technique», estime François Asselin. Il reconnait que le métier est en train de changer. «Demain un charpentier qui ne saura pas parler de thermique risque d’être fortement handicapé. En effet, le client va lui demander des performances énergétiques auxquelles il devra répondre aussi bien par la mise en œuvre que par la fabrication.»
L’arrivée des industriels
Un secteur porteur d’avenir ne peut laisser indifférents les industriels, il aiguise leurs appétits. « Les choses sont en train de bouger. Comme on s’aperçoit que le secteur de la construction bois offre de réelles opportunités, des groupes commencent à s’y intéresser. On le voit déjà avec Bénéteau. Mais, certains de nos adhérents réfléchissent à la mise en place d’unités de production industrielle?», note le président.