Rail Baltic Estonia OÜ a annoncé le 13 mars dernier avoir attribué à deux groupements internationaux la construction du tronçon estonien (213 km de voie nouvelle dont la mise en service est attendue en 2030) du projet ferroviaire de connexion des pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) au réseau transeuropéen de transport (RTE-T), pour un montant total de 726 M€.
Le premier groupement, "Alliance 1", mené par NGE et ses partenaires – GRK Eesti AS, GRK Finland Ltd, AS Merko Ehitus Eesti, Sweco Finland Oy et Sweco Sverige AB – s'est vu attribuer le marché de conception-réalisation d'un tronçon de 150 km entre la gare de Tallin Ülemiste (capitale du pays) et le terminal fret de Pärnu.
Le périmètre des travaux comprend toute la superstructure de la voie (terrassement, génie civil et pose de la voie ballast), ainsi que l’infrastructure ferroviaire sur la section Tootsi-Pärnu, comprenant la construction d’écrans acoustiques, de ponts ferroviaires, d’éco-ponts, de passages souterrains et des routes d’accès et de maintenance.
Le montant du contrat s'élève pour l'heure à 394 M€ (part NGE 40%). Options incluses, à savoir la fourniture de matériaux et composants stratégiques, il pourrait atteindre à terme 540 M€.
Le consortium s’appuiera sur l’expertise de TSO qui mobilisera ses équipes et son parc matériel ferroviaire lourd, adapté aux normes européennes UIC 1435 mm du réseau RTE-T. « Remporter le contrat Rail Baltica constitue une étape clé de notre expansion en Europe, illustrant notre capacité à réaliser à la fois des projets de proximité et des infrastructures d’envergure internationale », s'est félicité Jean Bernadet, président du groupe NGE.
L'autre groupement, "Alliance 2", mené par Bouygues Travaux Public avec Budimex S.A., Ingerop Conseil et Ingenierie (ICI), KMG Infra OÜ, WSP Finland Oy, a, lui, décroché un marché de conception-réalisation pour la section Pärnu–Ikla dont le coût est estimé à 332 M€.
Rail Baltica, un corridor ferroviaire stratégique en Europe
Rail Baltica est un projet ferroviaire majeur de 870 km reliant l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie au réseau transeuropéen de transport (RTE-T), via une ligne à écartement standard UIC 1435 mm. Le trafic attendu en 2055 est estimé entre 4,7 et 7,1 millions de passagers annuels, pour un investissement de 15 Mds€ pour la première phase.
Modèles de contrat innovants
Le projet repose sur des contrats d’alliance, un modèle collaboratif peu répandu en France, mais largement utilisé dans les pays anglo-saxons et nordiques. Contrairement aux approches traditionnelles, ce modèle intègre le client directement au sein du consortium, faisant de lui un acteur clé des prises de décision. « Nous l'avons déjà mis en oeuvre avec succès au Royaume-Uni. Il nous permet de travailler en étroite collaboration avec le client et nos partenaires, garantissant efficacité, maîtrise des coûts et respect des délais », explique Jean Bernadet par voie de communiqué.
Suivant cette configuration, et après signature des parties, la prochaine étape consistera à ouvrir une phase dédiée à la planification et au développement détaillé des travaux : élaboration des calendriers de construction, mise en place de l'approvisionnement en matériaux et l'affinement des solutions techniques pour assurer l'exécution sans faille du projet.