Habitué à organiser ses Rencontres du matériel durable depuis 2021, le loueur Kiloutou a fait le choix, en septembre dernier, de faire évoluer son évènement en le transformant en premier rendez-vous de rencontre de la Communauté des Acteurs du Matériel Durable – CAMD. Pour rappel, créée en avril dernier sous la forme d’une association, la CAMD réunit des fabricants d’équipements de construction, des loueurs et des entreprises du BTP avec l’objectif d’œuvrer à la transformation de leur filière vers plus de durabilité.
« C'est avec enthousiasme, une nouvelle fois, que nous nous sommes réunis pour continuer à construire de manière collective les fondations d'une filière des matériels de construction durable. L'enjeu est fort : viser la neutralité carbone d'ici à 2050. Et c'est ensemble que nous y parviendrons. Au sein de la CAMD, il n'y a pas de compétition, il y a des partenaires qui s'activent à rendre les chantiers plus vertueux et à participer à la construction d'un monde plus durable », a rappelé Olivier Colleau, président de la CAMD et également président exécutif du groupe Kiloutou.
Six mois et déjà un travail de filière amorcé
Après sa création, la CAMD a dans la foulée établi cinq groupes de travail visant à accélérer la transition du secteur sur différents leviers. Et, la première édition des Rencontres du Matériel Durable de la communauté a donc été l’occasion de dresser un état des lieux des premières avancées.
Pour exemple, face à l’entrée en vigueur de la CSRD, un espace d’échange des bonnes pratiques a été créé au sein de la CAMD. En parallèle, cette dernière vise aussi à la coordination des trajectoires et leviers de décarbonation dans le travail mené par les différents membres avec la SBTi (Science Based targets initiative). « Les échanges sont nombreux et constructifs sur des sujets impactants et variés tels que la CSRD, l'approvisionnement d'énergie, l'analyse du TCO ou le rétrofit. Cette approche durable et transverse, c'est ce que nous cherchons à renforcer avec la CAMD », commente Michel Denis, vice-président de l’association et directeur général du groupe Manitou.
Des retours de terrain prometteurs
Par ailleurs, un groupe de travail s’est intéressé à analyser les premiers retours de terrain d’un projet de rétrofit électrique mené par deux membres (Manitou et Kiloutou) sur un chariot télescopique. Après 2000h d’utilisation,une baisse des émissions de CO2 de -40 % est estimée par rapport à une machine équivalente thermique sur un cycle de vie total de 10 000 h.
Autre sujet clé de la transition énergétique, la CAMD réalise aussi un suivi de l’étude du TCO (coût total de possession) d’une mini-pelle de 2,5 t. Les projections laissent penser qu’à l’horizon 2030, une version électrique coûtera moins chère qu’une thermique avec une différence de coût de -14 % (si un remplacement de la batterie à demi-vie est effectué) à -20 % (si non-remplacement de la batterie). Cette analyse tient compte d’une anticipation de baisse du prix des batteries et, à l’inverse, d’une hausse des coûts de certaines énergies dont principalement le gazole non routier – GNR. Les hypothèses avancent un prix du GNR de 2,34€/L contre 2,24€/KWh pour l’énergie électrique.
Lors de ces Rencontres, les représentants des fédérations professionnelles ont d’autre part été invités à partager l’avancée de leurs travaux sur la décarbonation des équipements de construction dans le cadre du « GT5 Engins de Travaux Publics » de la feuille de route gouvernementale de décarbonation des véhicules lourds. « Je suis convaincu que ce n’est pas la somme d’ambitions de plus en plus fortes qui nous permettront d’avancer réellement, mais les efforts significatifs et concertés qu’un maximum d’entre nous est prêt à faire, qui nous feront avancer sur un sujet aussi systémique et urgent que la transition énergétique », a de son côté affirmé Patrick N’Kodia, vice-président de la CAMD et directeur de la Transformation de Bouygues Construction.
Les membres du CAMD se réuniront à nouveau en 2025 pour partager leurs prochaines avancées.
