C'est à Massy, le 7 octobre, que le ministre de l'Equipement, du Logement et des Transports avait présenté le rapport Pommellet sur la mobilisation des actifs fonciers du ministère. Une manière pour Gilles de Robien de saluer l'action d'un « maire bâtisseur », en l'occurrence Vincent Delahaye, à la tête d'une ville où 1 300 logements ont été bâtis au cours des quatre dernières années et qui compte bien ne pas s'arrêter en si bon chemin. D'ici à 2010, il envisage la réalisation de 2 000 logements supplémentaires. La population devrait atteindre 44 000 habitants (38 000 en 1999). « Notre objectif est d'assurer une plus grande mixité sociale », souligne Vincent Delahaye. La commune comptant 38 % de logements sociaux, ce sont majoritairement des logements en accession qui seront réalisés, mais, ajoute le maire, « notre volonté est de proposer une offre très diversifiée ».
Continuité avec le tissu urbain existant
Sur ces 1 300 logements livrés entre 1999 et 2003, la moitié a été réalisée dans la ZAC Vilmorin (15 ha), aménagée par la Semmassy avec Jean Chéron (cabinet DLM Architectes) et l'atelier Newbaus comme architecte-urbaniste. L'opération, qui se déroule en trois phases regroupera, d'ici à 2010, 1 400 logements. Elle se raccrochera, au nord-est, au quartier d'habitat social du Square-du-Clos-de-Villaine (330 logements, gérés par la SA d'HLM La Lutèce). Dans ce quartier, la ville - dans le cadre d'une opération de restructuration urbaine confiée à Jean Chéron - envisage la construction de 150 logements en petits collectifs, maisons de ville ou individuelles.
Le PLU en cours de révision - l'approbation devrait intervenir en juillet 2004 - prendra en compte ce projet. De même intégrera-t-il la mutation du quartier des Champs-Ronds, qui, une fois la ZAC Vilmorin achevée, accueillera les développements futurs.
La municipalité veut, en effet, transformer cette zone industrielle de 120 ha, datant des années 70, en un « vrai quartier de ville » avec des bureaux et des logements, tout en respectant les activités existantes. La mutation a déjà été amorcée avec la construction, le long de l'avenue Carnot, de 80 000 m2 de bureaux (50 000 m2 en projet) et de 450 logements, pour la plupart livrés. S'appuyant sur le plan de référence élaboré avec la Semmassy et l'agence Becard & Palay, la ville vise, à l'horizon 2020, 2 000 nouveaux logements ainsi que 300 000 à 450 000 m2 de bureaux. L'évolution de cette zone dépendra cependant de la volonté des propriétaires (comme Alstom ou Alcatel) de regrouper leurs activités dans des bâtiments modernes permettant ainsi de libérer du foncier pour des programmes de logements et d'équipements publics.
Renouvellement sur le quartier Opéra est
Le PLU révisé devrait également autoriser de nouveaux programmes de logements dans le quartier Opéra, le grand ensemble de Massy (3 000 logements dont 50 % d'habitat social, 15 000 habitants). Sur le secteur est, la ville envisage une opération de renouvellement urbain destinée à ouvrir le quartier sur la RN20 et la RN188 et à redynamiser les commerces.
L'idée est aussi de réintroduire de l'habitat diversifié autour de l'Ensiaa (Ecole nationale supérieure des industries agricoles et alimentaires), située à l'angle des deux nationales, sur des emprises appartenant à différents ministères (Agriculture, Défense...). Entre 300 et 500 logements, pour 2010-2015, pourraient y être réalisés. Trois équipes (Eva Samuel et associés, Tania Concko, atelier Ruelle) dans le cadre d'un marché de définition, viennent de remettre leurs propositions.
« Je dirai aux gens de venir voir à Massy ce qui s'y passe », a commenté Gilles de Robien, lors de sa visite. Alors que de nombreux maires franciliens se montrent réticents à bâtir des logements, arguant des dépenses supplémentaires liées à l'accueil de nouveaux habitants, Massy peut s'appuyer sur d'importantes ressources fiscales liées à la présence de 1 400 entreprises, soit 19 000 emplois (dont 84 % dans le tertiaire) pour financer les équipements publics et surtout les gérer.
Par ailleurs, la ville a signé avec l'Etat une convention habitat-activité, aux termes de laquelle elle s'engage à réaliser 0,8 m2 de logements pour 1 m2 de bureaux. Mais, au-delà, Massy entend jouer le jeu d'un développement économique plus large, à l'échelle du centre d'envergure européenne de Massy-Saclay (33 communes concernées). « Si l'on veut attirer de nouvelles entreprises, il faudra pouvoir loger les salariés sur place, commente Nicolas Samsoen, adjoint au maire chargé de l'urbanisme. Ce qui, nécessite, sur l'ensemble du centre de Massy-Saclay, la construction de 1 600 logements par an contre 1 200 actuellement ».
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ZAC VILMORIN
La première tranche de la ZAC - 675 logements en accession et une crèche de 40 berceaux - est quasiment achevée. La deuxième tranche (réalisation prévue entre 2004 et 2006) comporte 270 logements en accession - commercialisés auprès de Meunier, Féréal et Marignan - 2 250 m2 de commerces cédés à Sépimo, une résidence pour personnes âgées et l'aménagement de la place de l'Union européenne de 7 000 m2 . Conçu par Thierry Laverne avec le BET Ogi, cet espace public, aussi grand que la place du Châtelet, assurera la jonction avec la plate-forme des gares. Enfin, la troisième phase devrait voir la construction de 500 logements et 10 000 m2 d'activités (2006-2009). Elle se raccrochera au quartier d'habitat social du Square-du-Clos-de-Villaine (tours au second plan sur la photo ci-dessus).