Avec une série de rencontres entre élus et urbanistes ouverte le 16 mai à Munster (Haut-Rhin), le parc naturel régional du Ballon des Vosges rode sa nouvelle compétence d'assistance à maîtrise d'ouvrage dans le domaine de l'aménagement.
Une démarche menée par des concepteurs issus du public et du privé
« Le nouveau bureau d'urbanisme se fixe pour objectif d'engager dès cette année une dynamique de projets exemplaires par leur capacité à concilier développement local et préservation du patrimoine naturel et paysager », résume l'architecte Mathilde Kempf, responsable de cette nouvelle entité aux côtés de Marie-Aude Kirstetter. Menée avec des concepteurs issus des secteurs public et privé, la démarche devrait marquer l'aboutissement opérationnel d'une réflexion engagée en 2001 par des communes issues des trois régions fédérées par les ballons des Vosges.
« En zone montagneuse, la rareté du foncier place les élus en première ligne pour chercher des solutions qui évitent de gaspiller du terrain. Raison de plus pour qu'ils s'entourent de compétences qui facilitent la formalisation des projets : les collectivités y trouveront des armes pour résister à la logique marchande des aménageurs », plaide Isabelle Mallet, architecte-urbaniste à Colmar.
Facilitée par la contribution du Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (CAUE) du Haut-Rhin, la sensibilisation des élus s'appuie sur la capitalisation d'expériences menées dans d'autres régions. Les 14 et 18 juin, des visites d'éco-quartiers à Bâle et Fribourg illustreront cette démarche. Le parc envisage également de stimuler l'imagination des étudiants des écoles d'architecture de Nancy et Strasbourg, pour amplifier le brassage d'idées préalable au lancement des projets.
Un cobaye vosgien
Village de 182 habitants à une quinzaine de km de Saint-Dié (Vosges) représenté le 16 mai à Munster par plusieurs élus dont le maire, Chantal Mathis, Combrimont pourrait lancer le premier projet d'extension urbaine conçu avec l'aide du parc.
Sur un coteau actuellement isolé du village, la commune envisage de créer un lotissement. Une place centrale relierait le nouveau et l'ancien quartier. « Je souhaite lancer un concours d'architecture. Mais comment faire ? » Avant de répondre aux aménageurs privés et à la société d'équipement des Vosges qui « se bousculent » à la porte de sa mairie, Chantal Mathis compte sur l'ingénierie du parc pour formaliser son cahier des charges et chercher des financements.