Marseille Un chantier hospitalier complexe

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Une libellule désarticulée. Vu du ciel, le bâtiment qui émerge progressivement au cœur du centre hospitalier Sainte-Marguerite, dans les quartiers Sud de Marseille, fait immanquablement songer à l’insecte des étangs et marécages. Le futur département universitaire de psychiatrie se compose en effet d’un volume central étiré (le corps) sur lequel se greffent, de part et d’autre, six structures annexes (les ailes). Ce découpage du bâti en sept entités distinctes, mais reliées entre elles, obéit moins à des considérations entomologiques qu’à des contraintes fonctionnelles.

Un établissement conçu comme un village. Le projet, dessiné par l’agence Architecture Studio dans le cadre d’un concours organisé en mai 2004 par l’Assistance publique Hôpitaux de Marseille, constitue en effet, une réponse formelle à un cahier des charges complexe Dédiée aux pathologies psychiatriques, l’unité hospitalo-universitaire doit être un espace fortement sécurisé sans pour autant provoquer chez le patient un sentiment de claustration et d’exclusion.

« Le programme est conçu comme un village où chaque élément périphérique serait une maison et où l’espace commun, regroupé dans le bâtiment central, est traité comme une place publique permettant les rencontres et les pratiques collectives », explique l’architecte Laurent-Marc Fischer. Ainsi, si les « ailes de la libellule » abritent les chambres des malades, l’épine dorsale du projet regroupe toutes les fonctions structurelles liées à l’enseignement, aux consultations, à la surveillance et aux services destinés aux personnes hospitalisées. On y trouve notamment un amphithéâtre de 80 places, une bibliothèque, une cuisine, une salle de sport, un salon de coiffure, des ateliers, une chapelle et des locaux administratifs. Les espaces extérieurs (jeu de boules, jardin de senteurs, potager…) sont accessibles aux patients, tandis que la toiture est végétalisée.

55 rayons de courburesdifférentes. Réalisée en entreprise générale par le groupement Bec Construction Provence (mandataire) – Cari, l’opération se distingue également par ses nombreuses particularités techniques. La première difficulté a trait aux 55 rayons de courbures différents (variant de 2 à 320 m) appliqués à la structure de l’édifice. « Nous y avons répondu en faisant repérer par un géomètre, à différents stades de la construction, 100 points de courbure par bâtiment et en utilisant des gabarits de traçage en contreplaqué », souligne Fabrice Noël, directeur d’exploitation de Bec.

La réalisation des voiles en béton a exigé aussi la confection de coffrages spécifiques en bois (pour les ouvrages les plus répétitifs) et en banches métalliques cintrables (pour les ouvrages à rayon variable). « La mise au point des voiles a été délicate car l’utilisation de bétons architectoniques gris et blanc n’autorisait aucune reprise après décoffrage », note Francis Kurtz, responsable du projet chez Cari.

Les entreprises ont dû aussi tenir compte des calepinages complexes issus du dimensionnement des coffrages, de la variation de l’épaisseur des voiles sur une même levée, des différences de parements, tantôt lisses, tantôt texturés. Autres caractéristiques du chantier : le coulage de béton autoplaçant sur de grandes hauteurs (jusqu’à 8 m en une seule levée), la confection sur place de pièces cintrées dans les plans verticaux et horizontaux pour couronner les acrotères. L’édifice, également très performant en matière de protection acoustique et thermique, s’achève sur un mur-rideau en verre cintré et coloré posé en allège du bâtiment central et rythmé par la présence de volets en bois coulissants.

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