Marseille soigne sa façade maritime nord

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Dix ans après les premiers coups de pioche, Marseille se lance dans la troisième phase de l'opération de restructuration urbaine baptisée Euroméditerranée, la plus vaste en France, pour notamment redessiner les contours de sa façade maritime nord.

Cette opération d'intérêt public que ses concepteurs comparent volontiers à la Défense à Paris ou à Lyon la Part Dieu, a été formalisée fin 1995, pour dynamiser une zone de 310 hectares, à une encablure du centre ville.

La signature le 15 décembre 2005 d'un nouveau protocole financier de 180 millions d'euros, dont 132,6 pour la façade maritime nord, entre les collectivités et l'Etat, devrait donner un coup de fouet supplémentaire jusqu'en 2012.

Avec l'ambition que l'argent public continue à générer trois fois plus de fonds privés comme dans les deux phases précédentes d'Euroméditerranée.

Le nouveau protocole va permettre la destruction d'une passerelle autoroutière, véritable chancre au ras des fenêtres des immeubles du bord de mer. A sa place, sera réalisée à partir de 2007 une esplanade reliant le parvis de la cathédrale de la Major au toit de la nouvelle gare maritime, afin de rendre le littoral aux Marseillais.

Deux bâtiments emblématiques du futur Marseille

Malgré des travaux qui traînent en longueur, le directeur général d'Euroméditerranée François Jalinot n'en démord pas: "Beaucoup de chemin a été parcouru et si les Marseillais ont pu être choqués de ne rien voir, je crois qu'il vont être surpris de l'ampleur de ce qui va sortir de terre", assure-t-il.

La plupart des projets ont été négociés avec le Port autonome, propriétaire du littoral qui trouve là un moyen de valoriser ses installations, en signant des conventions d'occupation temporaire de l'espace public.

L'exemple le plus significatif est le projet des Terrasses du port, confié au groupe néerlandais Foruminvest, pour réaliser d'ici 2010 un centre commercial d'une centaine de boutiques, avec une terrasse piétonnière de 260 mètres de long, au-dessus des voies d'accès aux ferries, en face des docks.

Dans leur prolongement immédiat, va s'élever un nouveau quartier daffaires associant sur 2,6 ha bureaux, hôtels de luxe, centre de convention et un cinéma multiplexe dont l'exploitation a été confiée au réalisateur Luc Besson.

C'est aux extrémités de cette façade littorale que doivent se dresser les deux bâtiments emblématiques du futur Marseille.

A l'entrée du vieux port, le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM), est espéré en 2009 sur le fort Saint-Jean. "Les études devraient être prêtes à la fin de l'année. Restera à finaliser le tour de table", confie le directeur général d'Euroméditerranée.

Et face aux quais du Port autonome, le troisième armateur mondial, la CMA-CGM va ériger au printemps prochain pour 100 MEUR une tour de verre de 110 mètres, à l'architecture futuriste.

Sur des kilomètres, depuis l'entrée du Vieux port, jusqu'aux bassins du port de commerce, les chantiers succèdent aux chantiers. Seules quelques pièces laissent apparaître pour l'instant l'image du Marseille de demain, dont l'emblématique bâtiment des docks, réaménagé en bureaux, figure de proue du quartier d'affaires de la Joliette.

A proximité, deux nouveaux bâtiments ont vu le jour: la nouvelle gare maritime tout juste en service, et l'imposant bâtiment ocre rouge des archives départementales. Presqu'en face, l'ancien silo d'Arenc s'apprête à devenir d'ici 2008 une immense salle de concerts et de bureaux.

Annick GAZONNEAU (AFP)

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