Près de dix ans après la rénovation de son intérieur, la basilique Notre-Dame de la Garde à Marseille (Bouches-du-Rhône) sera à nouveau en travaux. De février à décembre 2025, le campanile, les terrasses et la statue de la basilique édifiée au milieu du XIXe siècle bénéficieront d'un lifting pour un coût de 2,8 M€ HT. Seront à la manœuvre les sociétés Girard pour l'organisation générale, la conservation de la pierre, du fer et du cuivre, Gohard pour la dorure de la statue, Protibat pour la protection de la statue contre la foudre et Sate pour son éclairage intérieur.
Le chantier s'impose : la dernière dorure de la Vierge, qui nécessite une reprise tous les trente ans, date de 1989. « Il s'agit de la plus grande statue du monde en galvanoplastie, rappelle l'architecte Xavier David. Audacieusement utilisé en 1897, le procédé a permis de poser efficacement une couche de 4 à 5 mm de cuivre qui forme la statue. » A l'intérieur, l'armature en fer du XIXe siècle, fabriquée à la forge par couches successives, nécessite une grande attention pour éviter son expansion et la rouille.
Bioconsolidation. Idem pour les ceintures d'acier qui entourent le campanile : elles seront auscultées à l'aide d'un géo-radar. Sur le cuivre, une peinture anticorrosion sera reposée. La pellicule dorée et la sous-couche bénéficieront d'abord d'un micro- gommage. L'apprêt sera posé en atmosphère contrôlée : la statue sera thermobâchée pour cette étape, ce qui devrait permettre de repousser la prochaine redorure de cinquante ans. Pour finir, 30 000 feuilles d'or 23,5 carats, soit 510 g, la recouvriront.
Pour rénover les pierres de la basilique et les anges du campanile, une technique de bioconsolidation consistera à projeter des bactéries. En mourant, elles formeront de la calcite qui servira de protection. Seront concernées les pierres vertes de Florence car la pierre blanche de Calissanne, extraite au nord de l'étang de Berre, se lave avec la pluie.
Le diocèse s'est appuyé sur le mécénat, en remplacement des collectivités précédemment sollicitées, puis a fait appel à la générosité des Marseillais via une plateforme de financement participatif qui a récolté 1,1 M€.