Offrir aux enfants des écoles sûres et répondant aux dernières normes est l'une des priorités de la nouvelle équipe municipale à Marseille. Son action repose sur trois piliers. Le premier vise à mettre à niveau 128 des 470 établissements identifiés en 2019 par les bureaux de contrôle Qualiconsult et Apave comme présentant des « problèmes lourds » en termes d'accessibilité, de sécurité incendie, de toitures et de structure. Parmi les bâtiments incriminés dans ce rapport, figurent les écoles type Pailleron ou GEEP (du nom du concepteur-réalisateur, « Groupements d'études et d'entreprises parisiennes ») que l'ancienne équipe municipale voulait reconstruire via le recours aux marchés de partenariat. Farouche opposant à ce projet, Pierre-Louis Ganozzi, le nouvel adjoint au maire chargé du plan écoles, n'exclut pas aujourd'hui la démolition de certains GEEP parmi la trentaine prévue, mais il préconise de « juger au cas par cas ».
A cet effet, la Ville vient de lancer un appel d'offres pour confier à une équipe de maîtrise d'œuvre une « mission d'assistance programmatique, d'évaluation des performances énergétiques et de faisabilité, par typologie architecturale, du parc scolaire marseillais ». Elle attend notamment l'établissement d'un « référentiel programmatique » pour les opérations de réhabilitation. Les candidats à cet accord-cadre d'une durée d'un an remettront leurs offres le 26 octobre au plus tard.
Des projets en cours réexaminés. La construction d'« écoles du futur » est le deuxième axe de la stratégie municipale. « Elles devront intégrer de nouveaux matériaux, être performantes thermiquement, végétalisées, compter des cours partagées et des jardins pédagogiques sur le modèle des écoles Oasis portées par la Ville de Paris », détaille Pierre-Louis Ganozzi, qui milite pour « une meilleure prise en compte de l'enfant dans l'école et dans son quartier ». Il défend ainsi l'idée d'une « maison des minots » qui « servira à différents usages tout au long de l'année. Par exemple, au rez-de-chaussée, la bibliothèque sera ouverte sur le quartier », poursuit-il. Dans cette logique, l'élu ne s'interdit pas de « réorienter » la vingtaine de projets de constructions neuves ou de rénovations en cours. Il regardera notamment de près ceux confiés en maîtrise d'ouvrage déléguée à Euroméditerranée (Les Fabriques, voir illustration ci-dessus ) et à la Soleam (La Capelette et Vallon-Régny).
Le troisième et dernier axe de son action sera la mise en place « d'une organisation interne structurée » dédiée aux petits travaux tel le remplacement d'un robinet ou d'une lampe.
Etant donné le fort endettement de la Ville, se pose la question du financement de ce plan, chiffré à 1 milliard d'euros. Pierre-Louis Ganozzi table sur les fonds européens, que la Ville de Paris a sollicités pour ses écoles Oasis. L'élu compte aussi répondre à l'appel à projets « Coin de verdure et pluie » de l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse qui vise à inciter les maîtres d'ouvrage à désimperméabiliser les cours de récréation et autres surfaces artificialisées. Une autre source de revenus pourra venir de la valorisation des logements d'enseignants, détachés des écoles et cédés à des bailleurs sociaux.