Marseille : Interxion rafraîchit ses data centers à l'eau souterraine

Réservé aux abonnés
Image d'illustration de l'article
Plus de 7 000 m2 d’espaces informatiques ont été aménagés dans l’ancienne base sous-marine du port de Marseille.

Dans le port de Marseille, les façades en béton armé laissent encore deviner la vocation première de l'ancienne base sous-marine désormais coiffée d'une enveloppe en acier Corten. Après trois ans de travaux, le premier des trois clients attendus a intégré 2 300 des plus de 7 000 m2 d'espaces informatiques aménagés par Interxion dans le bunker de plus de 250 m de long. Les m2 restants seront occupés en juillet 2021.

Baptisé MRS3, c'est le troisième data center marseillais créé par l'entreprise spécialisée dans la gestion de centres de stockage de données. A ce jour, la société a investi plus de 300 M€ dans la cité phocéenne, profitant du positionnement de celle-ci comme hub de la connectivité relié par 14 câbles sous-marins à 43 pays. Elle vient de déposer le permis de construire de MRS4 (consultation des entreprises en cours), qui doit être livré en 2022.

Efficience énergétique. Conçu par DK Architectes et réalisé par un groupement conduit par Bouygues Energies & Services, MRS3 est une opération particulièrement originale compte tenu des importants travaux de restructuration de l'ancienne base sous-marine réalisés sur la base d'un relevé 3D et d'une maquette numérique. Elle représente aussi un exemple abouti de recherche d'efficience énergétique. « C'est un enjeu majeur de compétitivité, d'autant que les génies électrique et climatique représentent en moyenne les deux tiers du coût d'un data center », rappelle Fabrice Coquio, président d'Interxion France.

Depuis 2014, le groupe s'est engagé à utiliser de l'énergie à 100 % d'origine renouvelable. Il a aussi très tôt investi dans des équipements performants, comme des onduleurs, qui offrent des taux de restitution d'environ 98 %, et opté pour la distribution électrique de moyenne tension à 20 000 volts avec un gain de 10 % en efficience énergétique. Il a aussi travaillé l'optimisation des systèmes de climatisation en les régulant et en installant des couloirs froids, qui canalisent l'air frais jusqu'à la face avant des serveurs.

Interxion vient de franchir une nouvelle étape en obtenant l'autorisation de pomper pendant trente ans 2 000 m3 /h d'eau issue d'une canalisation souterraine de 14 km créée au XIXe siècle pour évacuer les résidus de minéraux d'une usine à Gardanne, au nord de Marseille. A partir d'octobre, MRS2 et MRS3 seront raccordés à ce réseau d'eau à 14 °C qui les refroidira par échange thermique. Ainsi, avec ce dispositif de « river-cooling », qui s'est accompagné d'un investissement de 14 M€ dans la station de pompage et d'un réseau de raccordement de 3 km, Interxion pourra économiser l'électricité utilisée en temps normal pour la production de froid.

En outre, les calories générées par les équipements informatiques seront exportées sur la boucle d'eau de mer tempérée Massileo conçue par Dalkia pour chauffer le futur quartier des Fabriques, au sein d'Euroméditerranée. « Le ratio moyen entre l'énergie consommée par le data center et celle vraiment utile au process devrait ainsi être de 1,2, un taux particulièrement bas », se réjouit Brice Fourney, directeur des grands projets industriels de Bouygues Energies & Services.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Construction et talents
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !