Le département du Haut-Rhin validera cette année les quatre programmes triennaux générés par sa « Mission aménagement de la montagne ». Créé en février 2002, ce service de trois personnes répond à la demande des skieurs alsaciens. Une première étude a été réalisée en 1999-2000 par le bureau d'étude savoyard Cerrep, à la demande du comité régional du tourisme, afin d'approfondir le diagnostic et établir une première évaluation des besoins. Le conseil général du Haut-Rhin a ensuite confié une étude complémentaire à EB Conseil, autre spécialiste du tourisme hivernal de la région de Grenoble.
Des limites fixées au développement
La politique du département s'appuie sur la hiérarchisation des sites suggérée par EB Conseil : le Ballon d'Alsace, le Markstein, le Schnepfenried et le Lac Blanc concentreront l'essentiel des moyens départementaux tandis que les communautés de communes ne financeront pas plus de 10 % des investissements à prévoir dans ces quatre stations d'intérêt départemental. Huit autres sites d'intérêt local se contenteront d'une aide plafonnée à 305 000 euros.
« Sur les contenus des projets, nous n'excluons rien a priori », précise Jean-Marie Muller, qui dirige la Mission en s'appuyant sur ses deux casquettes : celle d'élu local directement concerné en tant que maire de Lapoutroie (situé sous le Lac Blanc), mais aussi celle de professionnel du tourisme hivernal, autrefois affecté au développement de cette activité à la direction départementale de l'Equipement.
Deux lignes directrices bordent néanmoins l'imagination des porteurs de projets : d'une part, ils doivent respecter la charte du parc naturel régional des ballons des Vosges, qui exclut l'extension des domaines de ski alpin ; d'autre part, les avant-projets sommaires sur lesquels se prononcera cette année l'assemblée départementale doivent obligatoirement comporter un volet consacré aux sports d'été.
Dans son avant-projet - élaboré avec les bureaux d'étude EB Conseil et MDP -, le Lac Blanc offre des exemples représentatifs aussi bien dans le registre des équipements lourds pour le tourisme hivernal (60 à 80 % des investissements envisagés par la Mission) que dans les aménagements estivaux : un télésiège de 5 à 6 millions d'euros pourrait entrer en service dès la saison 2004-2005, en même temps qu'un terrain d'initiation ludique à l'orientation en montagne.
Deux des quatre syndicats mixtes appelés à mettre en oeuvre cette politique ont déjà rédigé leur statut. La procédure s'est engagée pour les deux autres. Ces futurs maîtres d'ouvrage publics associent le département aux communautés de communes des vallées concernées. Au Markstein, le syndicat mixte a déjà engagé la procédure de délégation de service public pour l'exploitation de la station.
Des contrats thématiques
En contrepartie de recettes (taxes et redevances) intégralement perçues par le syndicat mixte, le département finance 50 % du déficit prévisible ainsi que le salaire des directeurs de syndicat mixte et de leur secrétariat.
Une autre carotte départementale vise à élargir la dynamique de développement touristique à l'ensemble des territoires concernés : dans le cadre de contrats thématiques, le département financerait 50 % du poste d'agents de développement touristiques.
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HAUT-RHIN. Les projets de la Mission aménagement de la montagne du département pour le Markstein (ci-dessus) et les principales stations alsaciennes excluent l'extension des domaines de ski alpin et doivent comporter un volet dédié aux sports d'été.