Autoroutes du Sud de la France (ASF) sera bien le concessionnaire du tronçon de l’A89 entre Balbigny (Loire) et La Tour-de-Salvagny (Rhône) : environ 50 km d’autoroute de « montagne » avec tunnels et ouvrages d’art pour un coût estimé entre 800 millions et 1 milliard d’euros dont la DUP remonte à avril 2003. Ainsi en a décidé la Commission européenne qui estime non fondée la procédure d’infraction lancée contre la France par une association en octobre 2004 : elle mettait en cause l’adossement à ASF proposé par l’Etat.
Après bien des vicissitudes, c’est à la société concessionnaire et à l’Etat de financer cette infrastructure, maillon fort de la liaison Genève-Bordeaux (1) via Clermont-Ferrand qui est, avec l’A75 nord-sud en voie d’achèvement, un des deux axes majeurs de désenclavement du Massif Central. Ce qui vaut aussi pour l’agglomération lyonnaise et les départements de la Loire et du Rhône dont elle renforce l’ouverture sur la façade atlantique. La satisfaction est générale – milieux économiques et politiques confondus – face au déblocage d’une autoroute très… ministérielle. A l’est, Dominique Perben, ministre des Transports et de l’Equipement et 1er vice-président du conseil général du Rhône, « prend acte avec satisfaction de la position européenne ».
A l’ouest, Pascal Clément, ministre de la Justice et président du conseil général de la Loire, se réjouit d’une décision qui « permet un financement sans faire appel aux moyens des collectivités locales... Une victoire pour toute la Loire qui attend depuis près de vingt ans la réalisation de cette autoroute, indispensable au désenclavement du Roannais et de tout le département. Un nouveau signe d’ouverture et de développement ».
Enfin, Michel Thiollière, maire de Saint-Etienne, insiste sur « le désenclavement et le renouveau économique » liés à ce tronçon. Il appelle à poursuivre la mobilisation pour la future A45 Saint-Etienne-Lyon, « indispensable au développement économique de la Loire en lien avec l’aire urbaine lyonnaise pour un réel maillage du territoire à l’Ouest de Rhône-Alpes ». Reste à régler le branchement de type autoroutier de l’A89 sur l’A6 côté Rhône au nord de Lyon.
Et Jean-Paul Mauduy, président de la CCI de Lyon, martèle que « la mobilisation doit rester forte pour que l’autoroute puisse être inaugurée en 2011 ». Plutôt en 2012 voire 2013, répond ce connaisseur sachant que le décret du conseil d’Etat est espéré début 2006 pour un début du chantier fin 2007.
