Loire-Atlantique - Entre Nantes et Rennes, le bocage se réinvente

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Le garage Toulou, à Nozay (entouré de blanc), sera réhabilité pour accueillir des activités culturelles et divers événements.

Sur le modèle des appels à projets innovants (Réinventer Paris, Imagine Angers, Dessine-moi Toulouse), la communauté de communes de Nozay - sept communes situées entre Nantes et Rennes, totalisant 15 756 habitants - lance le premier « Réinventer Rural » (lire aussi p. 23) . Inscrite dans un projet de territoire pensé avec l'aide de l'Etat dans le cadre de l'Atelier des territoires, cette démarche originale vise à encourager de nouvelles manières d'habiter sur une dizaine de sites constructibles répartis sur les sept communes. « Nous nous adressons à tous les concepteurs, investisseurs, constructeurs, bailleurs, opérateurs ou associatifs qui expriment leur rejet d'une France perdue dans l'uniformité de ses lotissements », écrivent les maires de ces communes rurales dans le dossier de présentation des sites.

Ces sites, dont les communes maîtrisent le foncier, se classent en deux catégories : les parcelles en renouvellement en cœur de bourg et celles en extension à la lisière entre des zones urbanisées et des zones naturelles. Certains sites sont organisés « en binôme » et les porteurs de projets devront alors travailler sur les deux sites en complémentarité (en termes de programmation, d'usage, de service, de cheminement et d'équilibre financier). Avec des prix allant de 6,80 à 30 euros/m2 pour des terrains viabilisés ou non, soit bien en deçà des prix dans les grandes métropoles, le niveau de charge foncière devrait faire rêver les opérateurs immobiliers.

Faire preuve d'imagination. Les innovations attendues devront porter à la fois sur la conception (forme architecturale, utilisation d'écomatériaux… ) et les montages proposés (associations de futurs habitants, formes de propriété… ). De l'imagination dans les usages et les programmes est également souhaitée. Il peut s'agir d'innovations sociales, de mutualisations de services, de propositions sur les mobilités, de mixité sociale, fonctionnelle et générationnelle… Bref, sur le papier au moins, les élus veulent être surpris. Ils le seront certainement tant les sites ou les programmes attendus sont prometteurs : faire vivre un bâtiment atypique anciennement occupé par un garage en centre-bourg à Nozay, encourager l'autopromotion à Puceul, promouvoir l'habitat participatif à La Grigonnais, donner une seconde vie à l'ancienne poste de Treffieux ou imaginer des habitats éphémères et des tiny houses (petites maisons) sur la parcelle d'un lotissement qui peine à se commercialiser…

Des visites des différents sites sont organisées pour la fin du mois d'avril et les équipes ont jusqu'au 5 juillet pour remettre leur dossier. « Nous ne demandons pas de belles images, mais plutôt que l'on nous raconte la façon dont le projet sera fabriqué et comment il sera vécu », explique l'architecte et urbaniste Mathieu Delorme (Atelier Georges), assistant à maîtrise d'ouvrage de l'opération. Deux finalistes seront ensuite choisis pour chaque opération, en vue de désigner les lauréats en octobre. A noter que l'équipe non retenue sera dédommagée à hauteur de 3 000 euros. Une attention appréciable que n'avaient pas eue les promoteurs de Réinventer Paris.

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