Pour l’heure c’est un terrain arboré et vallonné de 7 ha en bordure de Limoges. Début 2009, ce « parc naturel » accueillera un ambitieux programme de 121 logements, confié au terme d’une étude de définition au promoteur ING Real estate, associé aux architectes de l’agence Périphériques. Propriétaire du terrain, la ville de Limoges en a assorti la cession de plusieurs exigences. Première priorité : ne pas dénaturer le site et en respecter l’identité végétale. Avec ses tilleuls, ses châtaigniers et ses arbres fruitiers, le terrain dispose en effet d’un riche patrimoine arboré. « Nous avons implanté les maisons et les voiries en veillant à conserver les arbres existants », explique l’architecte David Trottin. De plus, l’urbanisation du site s’accompagne d’une minéralisation limitée des sols. Ainsi, une coulée verte reliera par des cheminements piétons le terrain au centre de la ville. Un collier de jardins familiaux privatifs marquera la limite entre cet espace public et les parcs habités, gérés en copropriété et traités en prairie pour limiter les coûts d’entretien (trois fauches par an).
Les caractéristiques topographiques et hydrologiques du terrain ont aussi été prises en compte. La demande initiale, une centaine de pavillons individuels, s’est transformée en une quarante de maisonnées, réparties entre habitations individuelles et petits collectifs de trois ou cinq logements : « En regroupant les logements, on diminue l’impact des implantations sur le parcours de l’eau », explique l’architecte Anne-Françoise Jumeau. Ce souci a aussi orienté le choix du système constructif : « Une ossature bois et des fondations sur pilotis font gagner en légèreté et permettent de moins imperméabiliser le terrain, ajoute-t-elle. Les volumes des habitations suivent les pentes et la plupart des terrassements sont évités ». Ainsi, le parcours de l’eau rencontre un minimum d’obstacles, ce qui diminue les risques d’inondation. Les eaux pluviales sont drainées par un réseau de noues vers le ruisseau de fond de vallée qui se déverse dans un bassin de rétention en dehors de la parcelle.
Sollicitant peu le terrain, les habitations conçues par l’agence Périphériques limitent au maximum les pertes d’énergie. Les logements se déclinent en trois niveaux de performance énergétique. L’opération prévoit plusieurs maisons passives, mettant notamment en œuvre un contrôle des transferts d’air, des enveloppes étanches, des panneaux solaires et des fenêtres équipées de triple vitrage. Leur consommation énergétique annuelle pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire devraient être inférieures à 15 kWh/m2. En entrée de gamme, elles ne dépasseront pas 65 kWh. Economes, ces habitations sont également évolutives : dans les maisonnées, les terrasses pourront se transformer en pièce supplémentaire afin de suivre les transformations des familles. Elles bénéficient en outre d’un prix étudié : « Les logements à très basse consommation énergétique auront un surcoût maximum de 10 % par rapport à notre modèle d’entrée de gamme, indexé sur le marché local », explique Frédérique Monjanel, développeur chez ING Real Estate.
Pour que cette opération reste accessible aux jeunes ménages, la ville de Limoges a en effet accepté de négocier le foncier et obtenu qu’ING construise douze logements sociaux en Vefa (vente en état futur d’achèvement) pour l’OPHLM de Limoges.
