Lignes 16 et 17 : la pose de rails à moindre impact carbone a commencé

Sur le chantier du tronçon commun aux lignes 16 et 17 du Grand Paris Express, le groupement mené par Eiffage a commencé la pose de rails. Innovation : ceux-ci utilisent de l'acier recyclé.

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Dernières soudures électriques avant la pose des rails.

Trois minutes de soudure à 3 000 °C puis 2 minutes de ventilation pour faire baisser la température à 300°C : il ne faut pas plus de temps pour souder deux barres de rail de 18 m de long. Posées à la queue leu leu, elles finiront par former un long rail soudé (LRS) de 108 m. Les dernières opérations de soudures achevées fin juin, la pose des rails sur le tronçon commun aux lignes 16 et 17 du Grand Paris Express a pu commencer cette semaine, marquant le passage des travaux de génie civil à la mise en place des équipements. Ce tronçon part de l’ouvrage Finot, arrière-gare de la station Saint-Denis-Pleyel qui permettra aux trains de se retourner, pour s’achever au Bourget.

Appareils multiservices

« Les équipements sont installés par des appareils multiservices créés spécialement pour les chantiers du Grand Paris, explique Gilles Philibert, directeur général de TSO (NGE) qui fait partie du sous-groupement ferroviaire avec TSO Caténaires et Eiffage Rail. Ils roulent dans les deux directions, en mode routier et en mode ferroviaire, posent à la fois les voies et les caténaires et peuvent accueillir une toupie pour le bétonnage des voies. » La pose des rails s’achèvera mi-août sur le tronçon commun aux deux lignes. La mise en service de cette section est prévue pour 2026 mais le chantier, qui démarre au pied du village des athlètes, doit avancer rapidement pour permettre l’accès aux installations des Jeux olympiques de 2024.

Acier recyclé et arc électrique

Ce tronçon commun accueille pour la première fois des rails utilisant de l'acier recyclé. « Au lieu de faire fondre du minerai de fer dans des hauts-fourneaux, nous avons utilisé 95 % d’acier recyclé dont 40 % de rails usagés mis à fondre dans des fours à arc électrique », explique Jean-Michel Cascio, directeur de projets voies, caténaires, équipements linéaires pour le sous-groupement. Les 5 % restants sont des alliages spécifiques destinés à atteindre les performances de dureté requises. Construits à Hayange, en Moselle, par l’aciériste Saarstahl, ces rails permettent à la Société du Grand Paris de se rapprocher de son objectif de réduction des émissions de CO2 de 25 % par rapport à ses premières estimations. « Sur ce chantier, l’acier représente 39 % des émissions, devant le béton qui en produit environ un tiers », souligne Jean-Michel Cascio.

Un financement spécifique

Le procédé, qui couvre les 29 km de voies simples, soit 58 km de rails du lot 1 remporté par Eiffage Génie Civil et TSO, permet d’économiser 13 000 tonnes de CO2. Son surcoût est financé par le dispositif Reverse Carbone Initiative mis en place par la Société du Grand Paris en octobre 2021, dans lequel la SGP rémunère les émissions évitées à hauteur de 100 euros la tonne. Ce dispositif a déjà permis d’éviter l’émission de 1,5 million de tonnes de carbone. Un chiffre qui devrait continuer à croître grâce aux rails à acier recyclé qui équiperont vraisemblablement les autres lots de la ligne 16.

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