Le calendrier s’accélère sur la LGV Est européenne. Le génie civil terminé à l’automne dernier, c’est au tour de la SNCF de construire ses gares. La pose de la première pierre de celle de Champagne-Ardenne à Bezannes, au sud de Reims, a fait l’objet d’une cérémonie rassemblant tous les contributeurs : le président de la SNCF, Louis Gallois, accompagné du responsable de la LGV chez RFF, Patrick Trannoy, du maire de Bezannes, Jean-Pierre Belfie, du maire de Reims, Jean-Louis Schneiter, du vice-président du conseil général des Ardennes, Patrice Groff, du président du conseil général de la Marne, René-Paul Savary, du conseil régional Champagne-Ardenne, Jean-Paul Bachy, enfin de l’Etat, représenté par le sous-préfet de Reims Jean-Louis Wiart. Une liste qui montre bien l’importance de ces gares et la complexité du montage de tels projets.
Une gare n’est pas un bâtiment comme un autre. « Ce sont des ouvrages très compliqués à monter pour que cela soit simple pour les voyageurs », explique Jean-Marie Duthilleul, directeur de l’architecture à la SNCF. Si cela semble évident pour des gares de centre-ville comme Paris-gare de l’Est ou Strasbourg, c’est également le cas pour les trois gares nouvelles.
A Bezannes, le bâtiment voyageurs de 700 m2 paraît, certes, simple et discret, mais il va bouleverser l’économie locale. Le maire a d’ailleurs annoncé la création d’une zone de 172 ha à viabiliser, dont 90 ha dédiés aux entreprises du secteur tertiaire. A 30 minutes de Marne-la-Vallée, à 40 minutes de la gare de l’Est, cette petite commune se rapproche indéniablement de la région parisienne… et de Reims pourtant à 5 km mais qui envisage de relier par un tramway sa gare centrale à celle de Champagne-Ardenne.
Pour la nouvelle gare Lorraine, il n’y aura pas de desserte ferroviaire. Il faudra venir en voiture de Nancy ou de Metz. Le projet de construction d’une gare à Vandières, 20 km plus à l’ouest, n’a pu voir le jour faute d’accord sur son financement. Il est vrai que ce projet est ambitieux, donc coûteux, la gare devant s’accrocher à un viaduc sur la Moselle. Les élus locaux parviendront peut-être à s’accorder sur un plan de financement, mais en attendant, pour ne pas retarder l’ouverture de la ligne en juin 2007, les travaux de la gare Lorraine, sur la commune de Louvigny, commenceront bien en mars.
Pour Pascal Lupo, directeur des gares et de l’escale de la SNCF, les gares de la LGV Est ne se résument pas à ces cinq bâtiments. « Metz, Nancy, Mulhouse, Reims ou Colmar connaissent également des aménagements importants », explique-t-il. « Au total, la SNCF a déboursé 115 millions d’euros en fonds propres pour rénover 21 gares pour le TGV Est, sans compter les gares nouvelles », ajoute-t-il. Mais il a déjà la tête ailleurs, un peu plus au sud, sur les gares de la LGV Rhin-Rhône.

