Alors qu'un décret privilégiant les projets d'autoconsommation photovoltaïque et le fonctionnement par appels d'offres pour limiter le volume de projets de moyenne et grande puissance a été publié fin mars, les chiffres du 54e Observatoire du solaire du think tank France Territoire Solaire pour le 1er trimestre 2025 montrent encore le dynamisme du segment 36 à 500 kW, principalement les projets en toiture pour de l'agrivoltaïsme.
Dans un contexte global de légère baisse des volumes de raccordements - 1,407 GW contre 1,586 GW au 4ème trimestre 2024 - le segment est en forte hausse, note l'étude : 114 MW pour les moyennes toitures (36 à 100 kW) et 641 MW, « ce qui constitue un record absolu » selon France Territoire Solaire, pour les grandes toitures (100 à 500 kW) contre respectivement 64 MW et 595 MW au 4e trimestre 2024.
Le segment « autoconsommation » (totale ou partielle) ciblé par le gouvernement se monte à 51 585 installations raccordées, avec une légère baisse du segment des installations domestiques (<36 kW), avec 268 MW raccordés.
« Avec plus de 50 % des installations provenant du segment des « moyennes toitures », le solaire au service du monde agricole (principalement des toitures et hangars agricoles) continue de participer à la rénovation de l’outil de production agricole, y contribuant à hauteur de près de 300 millions d'euros », a commenté Hadrien Clément, Président de France Territoire Solaire. Mais, ajoute-t-il, « ce succès est aujourd’hui mis à mal par le passage d’un guichet ouvert à un système d’appel d’offres, mais surtout par la proposition du gouvernement de ne retenir que 110MW par trimestre, soit une division par six du volume actuellement raccordé ». « Le solaire en toiture, de par sa dimension locale, représente 60 000 emplois et est au coeur de la réindustrialisation française. Le gouvernement va-t-il enterrer à la fois l’industrie française et le solaire compétitif, abondant, décentralisé et décarboné ? » s'interroge Hadrien Clément.