L'essentiel des prêts de la Banque européenne d'investissement (BEI) - plus de 30 milliards d'euros sur 36 milliards en 2000 - est destiné à renforcer la cohésion de l'Union européenne. Mais l'institution financière intervient aussi hors de ces frontières et a d'ailleurs prêté, l'an dernier, 5,4 milliards d'euros à des pays non membres pour soutenir les politiques de coopération de l'Union. Les pays d'Europe de l'Est et de la Méditerranée en sont les princi
paux bénéficiaires.
C'est ce qu'Alain Sève, chef de la division financement dans les pays du Maghreb à la BEI, et Henry Marty-Gauquié, directeur de la communication et porte-parole de la Banque, ont précisé aux entreprises présentes lors du petit déjeuner-débat organisé le 7 décembre par le « Bulletin européen du Moniteur » et la direction des affaires économiques et internationales (DAEI) du ministère de l'Equipement. En volume, la BEI a prêté, l'an dernier, 2,95 milliards d'euros aux pays candidats à l'adhésion, 154 millions aux Balkans (Albanie, Ancienne République yougoslave de Macédoine - Arym, Bosnie-Herzégovine) et 1,2 milliard aux pays partenaires méditerranéens (PPM). Par secteurs, la route reste un secteur d'investissement privilégié hors de l'Union. La BEI peut financer jusqu'à 50 % d'un projet d'investissement.
Pour les grands projets (plus de 25 millions d'euros), elle intervient en financement direct ou intermédié ou en partage de risques. Pour les projets plus petits (20-25 millions), elle accorde des prêts globaux à des banques ou prend des participations.
Des équipes au savoir-faire international
Les prêts de la BEI, prêteur sans but lucratif, offrent deux avantages essentiels : une longue maturité et un faible coût. Mais la Banque dispose aussi d'un savoir-faire international et plurisectoriel grâce à ses équipes d'évaluation et à des contacts locaux développés. « La ..labellisation'' qu'elle apporte au projet joue souvent un rôle de catalyseur d'autres sources de financement », explique Henry Marty-Gauquié.
Dans les Balkans (Bosnie-Herzégovine, Arym, Albanie, Croatie, République fédérale de Yougoslavie), la BEI a prêté 352 millions d'euros depuis 1995. Mais la BEI devient la principale source de financement internationale à l'appui des infrastructures en Europe du Sud-Est. Le programme de reconstruction établi l'an dernier pour la région identifie 85 projets pour 4 milliards.
Parmi les 35 projets dits « à démarrage rapide » (1,1 milliard), la BEI est chef de file pour 14 d'entre eux pour 800 millions d'euros. Ont déjà été signés sept projets de transports pour 548 millions : corridor routier V en Bosnie-Herzégovine (57 millions) ; contournement de Skopje et frontière entre Grèce et Macédoine (70 millions) ; aéroport de Sofia et pont Vidin-Calafat sur le Danube en Bulgarie (150 millions) ; routes en Albanie (34 millions) ; section routière Bucarest-Cernavoda en Roumanie (270 millions). Pour les 50 autres projets à moyen terme, elle sera chef de file pour 18 (1 milliard).
Dans les pays partenaires méditerranéens (Algérie, Chypre, Egypte, Gaza/ Cisjordanie, Israël, Jordanie, Liban, Malte, Maroc, Syrie, Tunisie, Turquie), la BEI est devenue le premier prêteur mondial. Dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen, elle prête plus de 1 milliard d'euros par an, surtout pour des projets d'infrastructures et industriels d'envergure (« Le Moniteur » du 2 novembre, p. 32). Et, d'ici à 2006, son mandat atteint 6,4 milliards auxquels s'ajoute 1 milliard pour des projets d'intérêt européen.
Répartition équitable des fonds par secteurs
Les fonds se répartissent équitablement entre énergie (26,4 %), transports (21,5 %), eau et assainissement (24,6 %), industrie et tourisme (27,6 %). « On ne peut pas financer tous les projets, mais on peut en financer beaucoup », a indiqué Henry Marty-Gauquié. Et Alain Sève d'ajouter : « Le plus difficile est souvent de trouver des projets ayant une justification économique suffisante. » Concluant cette réunion, Paul Schwach, nouveau directeur de la DAEI, a insisté sur l'action d'accompagnement des pouvoirs publics, notamment en matière d'études, et indiqué que sa direction mettrait tout en oeuvre pour faciliter le travail des entreprises de construction.
Contact : BEI, Helen Kavvadia, 100, bvd Konrad-Adenauer, L-2950 Luxembourg ; tél. : (352) 43.79.31.46 ; fax : 43.79.31.89 ; h.kavvadia@eib.org ; http : //www.eib.org pour tous projets financés et en voie d'évaluation.
PHOTO : Réunis lors du débat organisé le 7 décembre par le «Bulletin européen du Moniteur» et la DAEI, de gauche à droite : Alain Sève, chef de la division financement dans les pays du Maghreb à la BEI, Jacques Guy, P-DG du Moniteur, Henry Marty-Gauquié, directeur de la communication et porte-parole de la Banque, et Paul Schwach, directeur de la DAEI.