Jeudi 17 mars au matin en conférence de presse, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), par la voix de son directeur général adjoint, Olivier Gupta, ne pouvait confirmer le dénoyage du bassin. Pourtant, dans la nuit, un représentant de la NRC américaine (équivalent de l'ASN outre-Atlantique) affirmait que la piscine était désormais vide. Les quatre hélicoptères qui avaient tenté mercredi de la réalimenter en vain ont, semble-t-il, réussi à s'approcher de nouveau pour y déverser de l'eau de mer. Des opérations nécessaires mais jugées clairement «insuffisantes» par O.Gupta qui rappelle que le volume d'eau transporté par moyen aérien n'excède pas 7 m3 par trajet, sans compter les pertes
au largage, à rapporter au contenant de 1 000 m3... La télévision publique japonaise NHK rapportait quant à elle l'arrivée sur place de cinq camions citernes de l'armée, d'une capacité unitaire de 30 tonnes d'eau, ayant l'avantage d'être manoeuvrables sans sortir de la cabine. La température des piscines des réacteurs 5 et 6 continue d'augmenter mais à un rythme plus réduit grâce au groupe d'alimentation qu'elles se partagent.
Concernant les réacteurs, «la situation ne semble pas évoluer » selon l'ASN qui considère néanmoins que l'enceinte des réacteurs 2 et 3 est «probablement endommagée». Les équipes de Tepco, qui seraient selon Bloomberg, passées de 180 à 322 hommes, travaillent également au rétablissement de l'alimentation électrique. En cas de succès, il resterait encore à poser de nouvelles canalisations pour assurer un approvisionnement en eau pérenne. Le Japon a demandé officiellement l'assistance de l'AIEA. La France également s'active, sur fond de débat national.
Un avion, affrété par les industriels nucléaires de l'Hexagone, chargé de pastilles d'iode, d'équipements de protection, et de bore pour réduire le risque de hausse de la criticité dans les piscines devait décoller jeudi. Enfin, le collège de l'ASN était réuni mercredi après-midi pour étudier une demande d'envoi sur place d'experts en environnement et sur les crises sanitaires.