La diversité expressive des façades administratives du musée du quai Branly1 est particulièrement remarquable, compte tenu qu’il s’agit de bureaux dont habituellement on reconnaît au premier coup d’œil la touche tertiaire, soit par la répétition soit par l’arrogance représentative, en tout cas rarement par la fantaisie et le détournement des signes. Avec une intégration urbaine minutieuse, chaque façade possède son identité, et la singularité de certains détails renvoie à la vocation du musée, celle d’accueillir les arts africains, asiatiques, océaniens et américains.
En premier lieu, le mur végétal du bâtiment Branly. Loin de vouloir masquer une façade non traitée, l’épaisseur végétale est incrustée de grandes baies vitrées de format carré. Divisant les fenêtres en quatre parties égales, les menuiseries métalliques semblent former une procession de grandes croix fétiches conduisant à l’une des entrées du site. De l’autre côté, l’esprit samouraï règne en façades Sud des bâtiments Auvent et Branly avec des brise-soleil extérieurs, coulissant vers l’avant, guidés par des éléments métalliques oranges en forme de sabres japonais tendus au-devant des façades. Plus en profondeur de terrain, une atmosphère industrieuse se dégage des façades Nord des bâtiments Auvent et Université, avec des murs-rideaux constitués d’un patchwork de vitrages en plusieurs dimensions, transparents, translucides ou opaques.
Rue de l’Université, le bâtiment de gestion des collections offre, à la vue des passants, des plafonds parcourus d’interventions d’artistes contemporains aborigènes, visibles par transparence au travers de grandes baies vitrées, directement sur les linteaux extérieurs, et, par un jeu de miroir, sur l’inox poli des encadrements de fenêtre.
(1) Façades réalisées par le groupement Eiffel-Laubeuf



