La future loi de décentralisation, et notamment le volet consacré aux métropoles –texte faisant actuellement l’objet d’ultimes ajustements parlementaires- a constitué le fil rouge de la 13ème Conférence des Villes, que l’Association des maires des grandes villes de France (AMGVF) organisait le 25 septembre à Paris. Convaincu que « le fait urbain est un formidable moteur de développement économique, de richesses et d’emplois», Michel Destot, le président (PS) de cette puissante association d’élus devait rappeler en préambule que les grandes agglomérations affichent souvent un taux de croissance supérieur à la moyenne nationale. Un argument repris et illustré par Pierre Cohen, le maire (PS) de Toulouse et par Pierre Tordo, vice-président (UMP) de Nice Métropole, tous deux soulignant le rôle joué dans la dynamique territoriale par les pôles de compétitivité, les grands centres de recherche et les entreprises innovantes. De son côté, Pierre Veltz, directeur général de l’établissement public d’aménagement de Paris- Saclay, soulignait « la chance exceptionnelle qu’a la France de posséder à la fois un réseau de grandes villes et une ville-monde qui se construit avec le grand Paris ».
Mieux identifier les gouvernances
« Vu de Pékin, la France n’est qu’une ville, une métropole distribuée… Mais chaque grande agglomération peut offrir la qualité urbaine qui attire les entreprises et permet de recréer les emplois intermédiaires qu’Internet va détruire », lançait-il. Pour Pierre Velz, il y a néanmoins des freins à lever pour développer les territoires métropolitains. « Il est urgent de mieux identifier la gouvernance dans les conurbations urbaines, de substituer la notion de territorialisation à celle de décentralisation, et d’utiliser la transition énergétique pour réinventer la ville à travers les questions écologiques et numériques », ajoutait le chercheur-aménageur. Pierre Velz concluait en exhortant les politiques à « assumer le poids très fort de Paris ».
Un propos dont l’architecte et urbaniste Roland Castro s’est fait l’écho en réclamant à la fois « un vrai gouvernement pour piloter le Grand Paris et le rattachement des arrondissements des franges parisiennes aux communes situées de l’autre côté du périphérique ». « Il faut bouffer ce périphérique », lançait Castro.
En définitive seul Patrick Braouëzec , le président (ex-PCF) de l’agglomération Plaine Commune affichait des distances avec le mouvement « pro-métropolisation ». L’élu dionysien insistait sur « les logiques de ségrégation et d’exclusion », caractérisant selon lui les grandes métropoles.