Du jamais vu ! A moins 25 % au premier semestre 2020 par rapport à la même période de l’année précédente, la commande publique connaît une dégringolade sans précédent. La crise du Covid 19 cumule ses effets avec le cycle électoral, pour expliquer ce plongeon révélé ce 24 juillet par l’association des communautés de France (AdCF).
Risque d’effondrement
A partir des données fournies par Vecteur Plus (filiale d’Infopro Digital qui édite Le Moniteur), le baromètre de la commande publique, co-animé par l’AdCF et la banque des Territoires, accumule les indicateurs les plus alarmants : en nombre d’appels d’offres, la chute atteint 35 % d’une année à l’autre, pour une valeur absolue de moins 12 milliards d’euros.
Face au « risque d’effondrement », l’AdCF appelle logiquement l’Etat à la rescousse. Elle « plaide pour que des incitations contractuelles et des soutiens budgétaires soient proposés aux collectivités maîtres d’ouvrage, dans les grandes priorités d’investissement du pays », rappelées au passage : transition écologique, équipement numérique, rénovation urbaine et logement, projets industriels, réseaux de soins, mobilités, revitalisation des centres villes…
Co-construction
Alors que les nouveaux exécutifs intercommunaux à peine désignés s’apprêtent à prendre leur marque, l’association exhorte ses propres troupes à contribuer à la relance : elle appelle ses membres à « mettre en place des plans de relance territorialisés, co-construits avec les acteurs économiques locaux ».
Présentées sur le site de l’AdCF, de nombreuses initiatives intercommunales mises en œuvre pendant la crise alimentent ce discours : coups de pouce donnés par Niort Agglo aux investissements communaux, diagnostic conjoint établi par Metz métropole et les professionnels locaux du BTP au sortir du confinement, efficacité renforcée dans l’articulation entre Chateauroux Métropole et la région Centre Val-de-Loire…
L’appel de l’AdCF aux bonnes volontés nationales et intercommunales s’achève sur ce souhait : « Une mobilisation exceptionnelle des crédits ministériels et des moyens des agences nationales ou opérateurs nationaux est attendue dès le second semestre ».