Les hôpitaux publics veulent financer leurs projets sur le marché obligataire

Pour compenser la baisse des dotations publiques et la raréfaction du crédit bancaire, les CHU envisagent d’imiter les collectivités territoriales en lançant à l’automne un nouvel emprunt obligataire

Comme les collectivités, les hôpitaux publics sont confrontés au tarissement des dotations de l’Etat et au naufrage de Dexia qui injectait chaque année 2 milliards d’euros de crédits dans le système de santé publique. Comme les collectivités, les hôpitaux peinent à trouver auprès du circuit bancaire traditionnel des liquidités pour financer leurs investissements. Et comme les collectivités, les hôpitaux envisagent désormais de se tourner une nouvelle fois vers le marché obligataire pour entretenir, moderniser et développer leurs structures, notamment les bâtiments et les plateaux techniques. Après deux émissions lancées avec succès en 2009 et 2010 par un groupement d’hôpitaux (1) le réseau des centres hospitalo-universitaires (CHU) envisage un nouvel emprunt pour l’automne.

Il faut dire que le temps presse pour boucler les budgets hospitaliers. L’exemple de Marseille illustre cette urgence. L’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HP) qui regroupe quatre hôpitaux de la cité phocéenne affiche un besoin de financement de 80 millions d’euros pour réaliser les projets 2012.

A Marseille,il faudra geler 12 millions de projets

Selon Jean-Paul Segade, le directeur de l’AP-HP, une enveloppe d’une quarantaine de millions serait acquise, via le versement des dotations publiques. Parallèlement, des prêts auprès des Caisses d’épargne (5 millions) et de la Caisse des dépôts et consignations (8 millions) devraient permettre de financer certaines opérations. Le reste des besoins serait en partie couvert par l’emprunt obligataire émis en 2010 dont l’objectif était de faire rentrer environ 35 millions d’euros dans les caisses des hôpitaux marseillais. Malgré tout, pour équilibrer ses comptes, l’AP-HP devra également geler certaines dépenses (environ 12 millions d’euros) prévues dans son budget 2012. Si le projet de bio-génopôle fera les frais de ce plan d’économies en étant renvoyé à plus tard, les deux principaux chantiers en cours ne devraient pas pâtir de la rigueur. La construction du bâtiment médico-technique du CHU de la Timone et celle du pôle logistique de Mourepiane – deux infrastructures appelées à dynamiser l’activité hospitalière- vont continuer leur montée en puissance au cours des prochains mois.

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