Quelle ambition portez-vous à la présidence du conseil supérieur de l’Ordre des géomètres-experts ?
Le fil conducteur consistera à prolonger la perspective ouverte en 2020-2021 par la démarche « Géomètre-expert 2030 ». Le message s’adresse à la profession comme à l’institution ordinale. L’une comme l’autre se veulent garantes d’un impact positif, sur le plan environnemental et sociétal. Sur ce fil rouge se greffe un enjeu immédiat : les assises nationales de la sobriété foncière auront lieu les 3 et 4 juillet.
Pourquoi les géomètres-experts se saisissent-ils du thème de la sobriété foncière ?
Nous avons un défi à relever, pour contribuer à une nouvelle manière de concevoir les espaces, avec toutes les professions qui, comme nous, se trouvent au cœur de l’acte d’aménager. Je pense aux architectes, aux paysagistes, aux promoteurs, aux aménageurs et aux élus locaux. Le débat sur l’application de la loi Climat et résilience nous a poussés à transformer notre congrès en assises nationales.
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Quel sens donnez-vous à la tenue de cet événement dans quatre sites ?
A chaque site des assises nationales de la biodiversité qui se tiendront les 3 et 4 juillet, correspondra un thème : la forêt et la biodiversité à Fort-de-France, le trait de côte à La Rochelle, la ruralité à Epernay, la ville à Aix-en-Provence.
— Séverine Vernet
A chacun d’eux correspond un thème : la forêt et la biodiversité à Fort-de-France, le trait de côte à La Rochelle, la ruralité à Epernay, la ville à Aix-en-Provence. Deux séances communes et quatre déclinaisons locales approfondiront la question des pratiques adaptées à chaque territoire, y compris ultra-marin. Cela donnera une visibilité à la diversité de notre profession.
Cette diversité se répartit-elle harmonieusement dans les territoires et suscite-t-elle l’apparition de nouvelles spécialités ?
Il n’y a pas de désert géométrique. L’Ordre veille à la bonne répartition géographique de la profession. Sans parler de nouvelle spécialité, il faut souligner le renouvellement induit par la prise en compte de l’environnement : les géomètres-experts contribuent à intégrer les sols et la biodiversité dans les pratiques de l’aménagement. L’amplification de ce mouvement fait partie des objectifs des assises. A l’issue de la dernière séance, une série de propositions formalisera nos objectifs.
A côté de l’environnement, voyez-vous dans la transition numérique un autre défi à relever ?
L’évolution des outils topographiques et l’arrivée de l’intelligence artificielle renforcent notre capacité à garantir des mesures fiables. De plus en plus utilisée, la technique du Lidar le démontre, dans le domaine des sols.
Les géomètres-experts ont toujours su relever les défis technologiques. Ils le confirment, en couplant l’utilisation des outils numériques avec les relevés de terrain.
Votre manifeste sur le Zéro artificialisation nette (ZAN), lancé lors du précédent quinquennat, reste-t-il d’actualité ?
La dynamique se poursuit au sein de l’observatoire national du cadre de vie. Dans le prolongement de la même démarche, l’Ordre a mis en place cette année une réflexion sur le logement. Nous invitons d’autres professions à y participer.
Comment évoluent vos effectifs et souhaitez-vous réviser l’accès à a votre profession ?
La France compte 2000 géomètres-experts, un nombre en très légère progression. Conditionnée à un niveau bac+5, notre profession ouverte compte une majorité d’ingénieurs. Une réflexion porte sur la mise en place d’un diplôme spécifique.
La diversité des modes d’exercice fait partie des chances : au cours de sa carrière, un géomètre-expert peut gérer son entreprise ou exercer comme salarié, avec toute une typologie de modalités.
Première femme élue à la présidence de l’Ordre, estimez-vous nécessaire de maintenir un effort pour atteindre la parité ?
Quand je suis rentrée dans la profession voici 24 ans, nous étions 4% de femmes, contre 15% aujourd’hui. Très encourageante, cette évolution ne va pas assez vite. Il n’y a pas de raison de ne pas atteindre la parité. Je me réjouis d’observer que depuis peu, les femmes sont devenues majoritaires, parmi les nouveaux entrants dans la profession.