Les salariés des premières entreprises installées sur la ZAC Joliette ont sans doute éprouvé le sentiment de débarquer sur une planète hostile. Un terrain vague comme unique parking, un piteux bureau de poste, d’improbables transports en commun… Il y a dix ans, Euroméditerranée abritait moins de services publics que la plus déshéritée des banlieues marseillaises. Le retour des fonctions d’intérêt général a constitué l’un des axes majeurs de la stratégie mise en œuvre par l’établissement public d’aménagement. « Chaque euro investi par le secteur public a entraîné mécaniquement une mise privée de trois euros. Sans l’implication de la puissance publique, rien n’aurait été possible », martèle Renaud Muselier, le vice-président d’Euroméditerranée.
En vue de cet effet de catalyseur, le volontarisme de l’Etat et des collectivités s’est progressivement traduit par l’implantation de plusieurs bâtiments publics sur le site. A la Belle-de-Mai, par exemple, un pôle culturel s’est déjà constitué en attendant la livraison en 2008 d’un nouvel édifice (signé Corinne Vezzoni) abritant les réserves du futur Musée des civilisations d’Europe et de Méditerranée. Le Mucem proprement dit (dessiné par Rudy Ricciotti et RC T) verra le jour en 2009 sur l’esplanade du J 4. Plus loin, la nouvelle gare maritime (Lanoire et Courian) accueillera ses premiers passagers dans quelques semaines. Les anciens silos, prochainement réhabilités par Sogima en complexe tertiaire (RC T) abriteront également une salle de spectacles comparable à l’Olympia (Eric Castaldi). A signaler également les deux importants investissements réalisés par le conseil général : les archives départementales (Corinne Vezzoni) et le collège HQE de La Joliette (ILR). D’autres équipements scolaires de proximité viendront encore renforcer la présence des services publics.