Les entreprises du paysage posent un pied dans la labellisation

Après les obligations de moyens, place aux obligations de résultats ! Accompagné par le certificateur Ecocert, Qualipaysage emmène les entreprises de paysage dans cette nouvelle culture à travers la labellisation de huit métiers, en commençant par le génie écologique. Le processus démarre en mars.

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Thierry Muller, président de Qualipaysage, emmène les entreprises dans la culture du résultat.

Le génie écologique ouvre la porte de la labellisation des entreprises du paysage. En mars prochain, deux d’entre elles – une structure de plus de 200 salariés, une autre de moins de 20 – testeront le dispositif élaboré par Qualipaysage, sous le contrôle du ministère de l’Agriculture et avec l'accompagnement de l’organisme de certification Ecocert.

Chantier de référence

Parmi trois chantiers réalisés durant les quatre dernières années, les auditeurs examineront celui qui inspire la plus grande fierté au candidat. L’une des visites concernera une opération en cours au moment de l'audit.

« Nous avons choisi de commencer par le métier où s’exprime la relation avec le vivant, qui constitue la spécificité de l’entreprise du paysage depuis la nuit des temps », explique Thierry Muller, président de Qualipaysage. La pole position du génie écologique présente aussi l’avantage de légitimer le paysage sur les marchés prometteurs et convoités des infrastructures vertes.

Huit métiers

Le référentiel distingue six spécialités dans ce métier : restauration et entretien de milieux ouverts ou fermés ; restauration biologique des sols ; génie végétal ; bio-épuration ; restauration des milieux aquatiques ; ouvrages au profit de la faune.

L’aménagement paysager offrira sa seconde étape à la montée en puissance du label. L’organisme de qualification se donne un an pour roder les huit métiers qu’il a identifiés, en terminant par le plus récent d’entre eux : l’installation d’aires de jeux. Les labels encadreront également l’entretien, la végétalisation du bâtiment, les terrains de sport, l’élagage et l’arrosage. Une dizaine d’entreprises se sont portées candidates, depuis l’annonce officielle du démarrage du processus, le 21 janvier.

Qualifications réécrites

Menée à son terme en 2018, une refonte complète des 30 qualifications de la profession a précédé l’engagement de Qualipaysage dans un nouvel univers dont Thierry Muller résume le sens : « Les entreprises nous voyaient trop souvent comme une police du paysage, tournée vers le contrôle d’une obligation de moyens. La labellisation nous positionne comme accompagnateur vers une obligation de résultats ».

Ce nouvel esprit se reflète dans la classification des qualifications réécrites : au lieu des trois catégories qui tendaient à reléguer les plus petites entreprises en bas du tableau, Qualipaysage identifie désormais les « spécialistes » et les « confirmés ». Les premiers se distinguent soit par la mono-activité (très représentée dans l’élagage), soit par des équipes entièrement affectées à une seule qualification.

« Les entreprises de moins de cinq salariés font souvent un travail d’orfèvre. Elles rejoindront les généralistes, parmi les confirmés », se réjouit Thierry Muller. Le coût minimal de la certification, évalué à 1500 euros, ne constitue pas un obstacle infranchissable aux plus petites structures, selon les promoteurs du dispositif.

Déclic juridique

En ouvrant le code de la commande publique aux labels, le décret 2018 – 1075 du 3 décembre 2018 a servi de déclic. Mais au-delà des marchés publics, Qualipaysage espère répondre à la demande des donneurs d’ordres privés engagés dans la responsabilité sociétale des entreprises. « Les particuliers, eux aussi, cherchent des critères pour choisir des entreprises aptes à garantir des réalisations pérennes. Il en en va de même pour les candidats sur le marché du travail », ajoute le président de Qualipaysage.

Avec la labellisation et la réécriture des qualifications, l’association paritaire prolonge un travail de longue haleine consacré à la formalisation des compétences et des valeurs de la profession. A l’intérieur de cette dernière, l’écriture des 33 règles professionnelles a préparé le terrain, tout au long des années 2010, sous l’impulsion de l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep).

En première ligne de ces deux chantiers participatifs dans le syndicat professionnel comme dans l’organisme de qualification, Thierry Muller pourrait se dire « Mission accomplie ». Il préfère regarder vers la prochaine étape : la révision des règles professionnelles commence cette année.

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