Le soleil et le vent cimentent une nouvelle génération de plans de paysage. Le village morbihannais de Silfiac (462 habitants) illustre la demande générale suscitée par un développement anarchique des éoliennes ou des champs photovoltaïques : « Reprendre la main avec un outil raisonné, solide et concerté », résume le maire Olivier Constant. Le lancement du plan, cet automne, a coïncidé avec une demande de moratoire sur un nouveau projet de six éoliennes habilement disposées de part et d'autre de la frontière entre Silfiac et sa voisine du sud, Séglien.
La pression de l'immédiat et le besoin d'une vision à moyen terme motivent de la même manière la commune de Silfiac et les cinq intercommunalités qui bénéficient depuis la fin de l'année d'un accompagnement de trois ans par l'Ademe, et d'un soutien technique et financier du ministère de la Transition écologique dans le cadre de son appel à projets sur les plans de paysage. « Nous avons besoin de maîtriser une méthodologie d'identification des sites de moindre impact, y compris pour la production d'hydrogène vert par électrolyse », insiste Aurélie Breissac, chargée de mission à Durance-Luberon-Verdon Agglomération (Alpes-de-Haute-Provence et Var, 25 communes, 62 000 habitants).
Evolution des capacités programmées. Ces démarches locales faciliteront-elles l'acceptabilité des objectifs nationaux de la programmation pluriannuelle de l'énergie ? L'évolution des capacités programmées entre 2020 et 2028 éclaire la question : « Doublement pour l'éolien, quadruplement pour le photovoltaïque, multiplication par six à dix pour le méthane et par 1,4 pour la biomasse », rappelle Paul Franc, ingénieur au réseau Energies renouvelables de l'Ademe, associé depuis l'an dernier à l'appel à projets annuel du ministère. Mais atteindre ces objectifs suppose l'adhésion des citoyens. « La démarche paysagère y contribue », espère Jérôme Mousset, directeur de la bioéconomie et des énergies renouvelables à l'Ademe.